vendredi 30 novembre 2012

A Daddy's life


Lors de nos échanges de maisons, nous avons à coeur de recevoir nos invités comme des amis, et cela commence par rendre la maison présentable, résultat que l’on obtient seulement quelques jours dans l’année (au prix d'efforts qui dépassent l'imagination). 


Et pourtant, il faut reconnaître que c’est bien plus agréable également pour nous. A chaque fois, d’ailleurs, on se promet que l’on va maintenir la maison dans cette état, et à chaque fois, cette bonne résolution ne tient pas plus de quelques heures : la moindre surface plane se retrouve très vite envahie de papiers, post-its, prospectus (trucs-à-faire, trucs-à-voir), revues, barrettes, chouchous, paquets de kleenex, ou encore des jouets (qui sont bien sûr formellement interdits au rez-de-chaussée).


En plus de ranger cacher tout notre bazar dans des endroits appropriés (= tout à la cave), les préparatifs de la maison passent aussi par une phase de bricolage obligatoire pour tous les petits détails qui demandent à être corrigés.  
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais la maison est pleine de ces petits défauts que je ne vois même plus, à force de passer devant plusieurs fois par jour. 



Tout va bien se passer...
Mais heureusement, la perspective de l’échange permet de regarder un peu partout, et de remarquer que là : je n’ai toujours pas réparé cette prise qui pendouille, que j’avais promis de réparer parce que je suis un homme, et que je ne répare pas, parce que je suis un homme... Ici, je n’ai toujours pas posé cette applique (oui, ça fait deux ans qu’elle est à la cave, et il y a juste deux trous à faire dans le mur, je sais). Ou encore, ici ou là il faut faire un raccord de peinture, graisser les gonds de cette porte qui grince, régler les portes bancales du placard, juste revisser ce bidule, juste recoller ce machin, etc, etc, etc.


La maison en est pleine, de ces etc.




Ce que j’aimerais

    













Mais nous sommes plus proches de ça...

Bien sûr, je connais des copains bricoleurs à qui tout cela ne poserait absolument aucun problème, et qui ont déjà retapé au moins deux maisons de leurs mains, avec des outils aux noms mystérieux dont je ne soupçonnais même pas l’existence (et avec lesquels je me blesserais en moins de temps qu’il n’en faut pour les brancher...).


A titre de comparaison avec ces magiciens, il faut savoir que moi, j’ai besoin d’au minimum 3 semaines pour changer une ampoule grillée : une semaine pour m’apercevoir qu’elle est grillée, une semaine pour aller acheter des ampoules, et encore une semaine pour retourner les rendre au magasin et prendre le bon modèle, cette fois...


Donc voilà : le premier problème dans le bricolage, c’est moi, avec mes deux mains gauches et dix pouces. Le deuxième, c’est le temps (il avance toujours plus vite que moi, et pas seulement pour le bricolage...). Le troisième, et non des moindres, c’est que quand je me mets enfin héroïquement à bricoler, mes filles veulent ab-so-lu-ment m’aider, sans se rendre compte un seul instant que mon cerveau est déjà dans l'oeil du cyclone...
Et là, dès le départ, grande solitude : je ne sais même pas par où commencer, ni combien de temps je vais mettre à trouver le bon tournevis, et pourtant il me faut rapidement arriver à quelque chose de solide (et joli, en plus), si je ne veux pas perdre très vite mon statut de Papa-le-plus-fort-de-la-Terre, sûr de lui et fiable en toutes circonstances, qui sait toujours tout et qui peut tout faire du premier coup sans même une goutte de sueur. 



Voici un bref aperçu des épreuves incontournables lors d'une séance de bricolage en famille, par lesquelles je dois passer pour rester dans la course pour le titre de Papa du mois :

Epreuve n°1 : Lire un plan Ikea avec trois filles au dessus de mon épaule qui me donnent des conseils indispensables (étant précisé qu’une seule des trois sait lire, pour les autres ce n'est que pure supercherie...)

Epreuve n°2 : Fouiller la poubelle de la maison (la bleue, la plus crado), parce que manifestement, quand j'ai déballé le meuble en kit et jeté les cartons, j'ai dû également jeter un tout petit sachet de vis sans lequel ça ne pourra jamais tenir debout plus d'une minute.

Epreuve n°3 : Essayer de conserver toutes les pièces dans mon champ visuel, alors que là, cette vis elle est vraiment trop chouette et qu’Aurore en a vraiment besoin pour sa maison Playmobil...

Epreuve n°4 : Poser ce marteau inutile et trouver très vite un feutre rouge. Parce que ça fait trois fois qu'Elise m'en demande un pour terminer son dessin, et que non, ce n'est vraiment pas envisageable de dessiner des coeurs en bleu, et que de toutes façons, elle n'arrêtera pas de pleurer et je ne pourrai pas me concentrer tant que je ne lui aurai pas trouvé un feutre rouge. C'est comme ça.

Epreuve n°5 : Faire face à la désertion de mes troupes, au moment précis où là, j'avais justement besoin de petites mains pour me tenir un morceau, et que je vais finalement devoir le faire avec les dents, la tête à l'envers, et que j'espère que personne ne va avoir l'idée de faire une photo de moi dans cette position (pour me faire chanter plus tard).

Epreuve n°6 : Le jugement sans appel de ma Chérie : "Ah non. En fait c'est moche et c'est pas du tout ici que je le voulais ce meuble".


Ca donne à peu près ça.

Voilà pourquoi je crois qu’il va falloir très sérieusement envisager de se lancer dans des meubles entièrement réalisés en Lego (et aussi parce que l’air de rien, ça peut vraiment être sympa...)

Et comme ça, aucun risque de se couper un doigt...



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