mardi 19 février 2013

Next level


Une page se tourne. C'est cette semaine que nous nous résignons à nous rendre à l'évidence, à accepter le temps qui passe et a fait grandir nos filles (sans nous faire vieillir, pourtant, c'est curieux...). Car ça y est, Lolotte est définitivement devenue trop grande pour les sièges autos et autres réhausseurs. 

Super, nous allons avoir un siège auto de moins dans la voiture, mais de plus dans notre chouette collection à la cave (ce n'est même pas encombrant, de toute façon...)

Cela faisait des semaines qu'on la tassait dans son siège, réglé au plus grand, en tirant à fond sur la ceinture pour faire le tour de notre grande fille et réussir à l'attacher au prix de contorsions, élongations, et autres luxations...

Et tout ça après avoir testé toutes les tailles de tous les modèles disponibles de toutes les marques, monoblocs ou en deux parties, avec ou sans accoudoirs, etc, etc.

J'ai personnellement rendus dingues plusieurs vendeurs de magasins de puériculture en passant des heures à essayer leurs sièges sur le parking du magasin, directement dans la voiture pour voir comment je pouvais aligner trois sièges sans racheter un minibus. 

Parce que oui, j'ai trois enfants, et non, je ne veux pas changer mon break pour un Espace ou autre paquebot roulant. Et ça même si vous êtes le douzième vendeur qui m'explique que son précédent client, lui, ça tenait sans problème dans sa voiture, et qu'il avait même encore un coffre pour mettre la poussette, le lit parapluie, le sac à langer et faire les courses... 

Avantage non négligeable: j'étais devenu la star des papas à mon travail, tous mes collègues venaient me voir pour me demander des conseils sur le matériel de puériculture, et je pouvais leur parler sans l'ombre d'une hésitation des coloris de la dernière collection de chez Bébé Confort, ou encore déplier un lit parapluie en 19 secondes en gardant tous mes doigts (toujours le premier aux compètes de papas lors des bouffes chez des amis, talonné de près par le papa de Maxence, mais je le soupçonnais de s'entraîner en cachette tous les soirs...), et même déplier une Maclaren Quest avec seulement le pouce de la main gauche et le menton (si, je vous assure).

J'étais devenu LE "Serial Father", la référence, la grande classe. J'appartenais à l'élite capable de préparer un biberon à 3 heures du matin en comptant 4 mesures de lait en poudre sans me demander 6 fois à combien j'en étais. Car oui, au début, il faut compter lentement, à voix haute... pour finalement tout recommencer (deux fois, on ne se rend pas compte combien il peut être difficile de compter jusqu'à quatre, quand il s'agit de mesures de lait maternisé).

Une nouvelle époque vient de s'ouvrir, le monde merveilleux de l'adolescence me tend les bras. À partir de maintenant, je vois deux manière d'aborder cette nouvelle épreuve : soit je lis toute la collection des Marcel Rufo, soit je me calque sur Robert de Niro dans "Mon beau-père et moi". 

Et dans l'immédiat, je ne vois aucune raison sérieuse de ne pas choisir la deuxième solution, j'ai tellement travaillé mon rôle de psychopathe pour faire fuir les garçons...


C'est pas le moment de se relâcher...

samedi 16 février 2013

En quarantaine

Et voilà. Aurore est malade, et au vu des antécédents familiaux sur ces dernières semaines, on va dire que c'est la grippe. (Vous avez vu ça, je peux vous diagnostiquer une grippe en moins de trois secondes, aussi sûr que Dr House peut vous trouver un lupus d'un seul coup d'œil...).

Il ne reste donc plus que moi.

Et j'ai l'impression que le virus me regarde en me narguant, comme un vautour posé sur mon épaule, qui me dévisagerait en salivant, se régalant à l'avance du festin qui l'attend.

C'est ça. Je dois être le dessert de ce virus. Sa cerise sur son gâteau...

dimanche 10 février 2013

La chasse au gâteau

Pas sûr qu'ils aient un carton d'invitation, ceux-là...

Alors moi, c'est Elise, et aujourd'hui, j'ai 6 ans. Enfin pas aujourd'hui parce qu'en vrai c'est lundi, mais aujourd'hui, j'ai 6 ans parce que j'ai invité 6 copines. 

Ça va être trop bien: on va faire les folles comme des dingues, se déguiser en princesses, se goinfrer de bonbons, et embêter mon papa (en été, on peut même l'arroser avec des pistolets à eau, il court jamais assez vite pour s'enfuir, c'est trop marrant).

Presque toutes mes copines ont pu venir : il y a Anana, c'est ma meilleure copine parce que je lui raconte toute ma vie, et elle, elle me raconte toute sa vie, et nous on connait des mots que nos parents ils ne peuvent même pas comprendre. Et puis il y a Lulu, elle est trop marrante, on a fait un club de filles avec elle, et on a même un mot de passe. Et puis il y a Jeannette, elle s'habille toujours super-bien, et on joue tous les jours ensemble. Et puis aussi Lolo, c'est une grande du CP, mais pour une CP elle est trop gentille. Et il y a aussi Marie, c'est ma copine de nourrice depuis super-longtemps: elle est tellement timide qu'au début elle pleurait tous les jours en voyant mon papa, mais aujourd'hui, elle voulait venir à mon anniversaire... Et comme je suis trop trop gentille, j'invite toujours mes sœurs Charlotte et Aurore.





Mais là, ça commence mal : MON gâteau d'anniversaire a disparu. Il parait que c'est toute une bande de pirates qui l'a emmené, pour le rapporter à leur chef, le terrible capitaine Barbe-Grise. Le genre qui ne rebouche jamais les tubes de dentifrice et qui perd tout le temps ses chaussons. Autrement dit: un vrai de vrai super-vilain.









C'est mon papa qui nous a tout expliqué, il nous a dit : "Le gang de l'affreux Barbe-Grise est venu pour dévaliser tous les gâteaux et les bonbons du quartier, et ils sont repartis par là, à mobylette. Oui, parfaitement, à mobylette, car les temps sont durs, même pour les pirates. Il n'y a pas si longtemps, ils arboraient fièrement un blouson de cuir brodé "Caraïbes's Angels", sur des Harley éblouissantes, Limited “Black Pearl” Edition.

Mais la crise économique et les restrictions budgétaires les ont amenés à revoir leur budget “Prestige”, et à opter pour un moyen de transport plus abordable, quitte à avoir l’air de crapauds sur des boîtes d’allumettes. La vraie lose, quoi."

Vraiment n'importe quoi, mon papa il a encore du boire trop de Nesquick... Bon, nous on a fait semblant d'y croire et d'avoir un peu la trouille parce que ça avait l'air de l'amuser, mais qu'est ce qu'on peut perdre comme temps avec ses idées pas possibles...




On va quand même se méfier, des fois qu'il y en aurait un pour de vrai qui se cache dans mon armoire à doudous, on ne sait jamais... Ben oui, parce que maintenant il faut retrouver le gâteau, et on a juste un bout de carte au trésor, avec un indice pour trouver un autre bout de la carte au trésor. C'est Papa qui a réussi à avoir le morceau de carte : il a dit qu'il s'était déguisé en Barbe-Grise et que les pirates n'y ont vu que du feu (en vrai, c'est son frère jumeau). Il leur a dit qu'ils n'avaient qu'à partir devant, et qu'il les retrouverait au PMU (je sais pas ce que c'est, mais Papa, il dit qu'il n'y a qu'à rentrer dans un PMU pour se rendre compte que c'est toujours un repaire de pirates...). Et ils l'ont cru alors qu'il portait des oreilles de Mickey. Décidément, ces pirates sont vraiment des gros nuls.

Comme c'est mon anniversaire, c'est moi qui ai commencé à chercher la solution de la première énigme: "A chaud: je fais feu de tous bois si tu me prends dans le mauvais sens". Trop facile, c'est le poêle. J'ai trouvé le deuxième bout de carte dans le panier à bûches et je l'ai donné à Lolo pour qu'elle trouve l'énigme. "Casse pieds : si tu veux me trouver, tu devras chercher chaussure à ton pied. Retourne-toi et tu chaufferas." Lolo est allée dans l'entrée, au milieu des centaines de chaussures et de bottes, et elle a regardé dans toutes les chaussures. Puis elle a aperçu un petit bout de papier qui avait glissé sous le radiateur. 

Gagné ! C'était bien le troisième indice : " Comme un matin. C'est moi qui surveille Élise la nuit, et qui arrête ses rêves le matin. Je cache des secrets au fond de moi..." Ça alors ! Ce serait mon réveil qui me fait des cachotteries ! Avec les copines, on a cherché partout dans le lit, mais finalement, c'est ma sœur Charlotte qui a ouvert le réveil et trouvé le quatrième indice à la place des piles. Les pirates, c'est vraiment trop des maboules. 

"En avant, en arrière, en avant, en arrière... Tu peux t'asseoir sur moi, mais alors tu ne me trouveras pas." Bon, ce n'était pas dans ma chambre, alors on s'est dit que ça devait se trouver dans la salle de jeux. Nous avons couru tout en haut de la maison, et là on a tout de suite remarqué le cheval à bascule. Et pendant que ma petite sœur Aurore faisait basculer le cheval, Ma copine Jeannette a vu un morceau de la carte, collé sous le siège.



Elle l'a attrapé, puis ma copine Marie a lu l'énigme (elle est super-grande, elle a 7 ans) : "J'ai les crocs. Je suis le roi des T. Avec mes dents, je pourrais manger tous les doudous tous mous d'un seul coup." Je crois que ma petite sœur Aurore, elle a tout de suite compris : elle a foncé dans sa chambre où elle range tous ses dinosaures, et sur sa table de nuit, son T-Rex de chevet piétinait un bout de carte, en lorgnant sur la collection de doudous dans le lit.

L'indice suivant disait : "Que d'eau. Je pleure quand on me fait tourner la tête. Mais en dessous de moi, enveloppe-toi et tu verras." Avec les copines, on s'est dit qu'on trouverait de l'eau dans la salle de bains. Alors on est vite redescendues au premier étage, et Lulu a commencé à chercher autour du robinet. Mais c'est Anana qui a trouvé : elle a eu l'idée de chercher dans les serviettes sous le lavabo, et elle a trouvé un nouveau morceau de carte entre deux serviettes, avec une nouvelle énigme, toujours aussi étrange : "Crotté. Chaque fois que tu rentres, tu te frottes sur moi et puis tu t'en vas. Arrête-toi pour une fois."

C'est Lolo qui a compris: elle est redescendue dans l'entrée, et avec Lulu, elles ont soulevé le paillasson et trouvé un nouvel indice... "Tout blanc et tout noir. Soyons fous et allons faire un tour à cheval, nous serons comme des rois avec leurs reines. Retrouve moi sur le plateau." 

Sous bonne garde...
Cette fois, ce n'était vraiment pas facile... Qu’est-ce qui peut bien passer par la tête de ces tordus de pirates ?!?! Et puis je me suis dit que des rois, des reines, des chevaux, des tours et des fous, tout blancs ou tout noirs, on pouvait en trouver sur l'échiquier qui est dans la véranda, juste à côté de la cuisine. J'ai couru pour aller voir, et j'ai vu que le roi et la reine noirs étaient debout sur un morceau de carte. Et ce n'étaient pas les pions qui allaient m'arrêter...


J'ai attrapé l'indice, et avec les copines, on a bien vu qu'on aurait bientôt trouvé le gâteau: la carte était presque complète... 

Mais il fallait encore trouver celui-ci : "L'âge de glace. Au plus bas, au plus froid, retrouve-moi, mais gare à tes doigts et libère-moi.". Qu'est-ce qui pouvait être le plus froid tout en bas ? Avec les copines, on a pensé au frigo, à la cave... À la cave ? Mais c'est bien sûr ! Le plus froid, c'est le congélateur à la cave ! 

Nous sommes toutes descendues, moi en première avec Anana, Lolo et Lulu, et mon papa donnait la main à Jeannette et Marie, parce que je crois qu'il n'était pas très rassuré: je pense même qu'il avait peur de tomber sur les vrais pirates, et Barbe-Grise lui aurait sûrement demandé de lui rendre son chouette t-shirt à tête de mort et sa super-épée en bois...

Nous avons ouvert le congélateur et nous avons vu un morceau de carte collé sur le bac à glaçons. Ça devait être le dernier parce que la carte était maintenant complète. Il n'y avait pas d'énigme, mais un dessin curieux : ce n'était pas vraiment un coffre à trésor, ça ressemblait à l'étui à guitare qui est dans la véranda. Et en regardant le bac à glaçons, nous avons vu qu'il y avait quelque chose dans un des glaçons. En regardant de plus près, ça ressemblait même à une clef. Mais voilà ! Les pirates ont du cacher mon gâteau et tous les bonbons dans l'étui à guitare et fermer à clef !


Même reconstituée, elle est bizarre cette carte...

Nous sommes toutes remontées et nous avons fait fondre le glaçon pour récupérer la clef, puis nous avons ouvert l'étui à guitare, et tout était bien là : mon gâteau avec ses bougies, des tas de sacs de bonbons, et puis des trucs super-trop-chouettes qu'on s'est partagés avec les copines : des serres-tête trop beaux, et puis des bagues trop bien qui avaient l'air de venir de super-loin, et même de Chine...

C'est nous les plus fortes !!!




On a été plus fortes que les pirates, alors s'est partagé le trésor avec mes copines et mes sœurs, et on a rien laissé à ce misérable de Papa: il n'avait qu'à trouver le gâteau plus vite, au lieu de faire semblant de chercher, sacrebleu !














Après, on s'est déguisées en princesses, en fées et en magiciennes, et on s'est échangé les déguisements tout l'après-midi pendant que les parents perdaient leur temps à discuter en grignotant des trucs.

C'était trop trop bien, je vais dire à mes parents de faire des anniversaires tous les mois et d'inviter des pirates, nom d'une patate !

Bref. J'ai eu 6 ans...








Et vous avez vu : Charlotte, elle m'a même écrit une carte rien que pour moi !


Pour rendre à César... 
Pour le scénario de l'anniversaire, je me suis largement inspiré de l'histoire "Une chouette journée de vacances", écrite par Jean-Louis Fonteneau, illustrée par Zelda Zonk, et parue dans le deuxième volume des Contes et Histoires de Pomme d'Api. Et pour les indices, je me suis en partie inspiré des magnifiques histoires "Jeu de piste à Volubilis" et "Vert secret", toutes deux de Max Ducos. Et sans oublier aussi le blog  "Si tu veux jouer", où vous pourrez trouver plein d'idées géniales pour organiser vos propres chasses au trésor...




samedi 2 février 2013

Up to date

Fin d'après-midi radieuse, en voiture avec les 3 starlettes et le lecteur mp3 qui égrène nonchalamment les titres d'une liste de lecture "Ben l'oncle Soul".

Quand soudain arrive le titre "Sympathique":

Charlotte (8 ans et demi, faut-il le rappeler) : "Ah, mais je la connais cette chanson ! C'est une reprise de Zaz !"

Moi : "!?!?! Mais comment tu sais ce que c'est qu'une reprise ? Et comment tu sais que c'est de Zaz ? Et d'abord comment tu connais Zaz ?!?

Charlotte : "Pffff... Ouais ben tu sais, y'a la radio, aussi..."

Moi: "..."

Voilà. Aujourd'hui est officiellement le jour où je suis devenu vieux.

Et pour ne rien arranger, je ne sais même pas comment ça se guérit...



Et comme me l'a fait remarquer mon ami Google, c'est de Pink Martini, en plus... (Lolotte, si tu lis ce billet...)

vendredi 1 février 2013

L'Oeil de Tours


Il y a quelques jours, j’ai réussi à convaincre mes filles de m’emmener faire de la grande roue, celle qui s'installe régulièrement au bord de la Loire, et que même les Londoniens nous envient, avec ses nacelles de toutes les couleurs.




Et ce n’était pas si facile à obtenir : entre le froid et le vertige, elles ont bien failli trouver suffisamment d’arguments pour me clouer au sol...

Mais c’était sans compter sur mon obstination et mes capacités de persuasion, qui ont fini par avoir raison de leurs résistances, de la peur du vide, des bouts de nez froids, etc...

Il a fallu que je leur promette des tours de manège de chevaux de bois rien que pour elles (oui, parce que maintenant qu’elles ont toutes au moins quatre ans, les gérants du manège me regardent bizarrement quand je reste avec elles. Du coup, je suis obligé de rester à côté en jouant le papa détaché, l'air limite blasé...). Il a même fallu que je leur rappelle qu’elles n’avaient encore ni permis, ni voiture, qu'elles étaient mes prisonnières, et que je ne bougerais pas d’ici tant qu’on ne serait pas montés dans cette grande roue.




Elles savent que quand je suis comme ça, il vaut mieux céder, quitte à me le faire payer plus tard en me faisant tourner bourrique (ce qu’elles ne manquent jamais de faire, bien évidemment).







Pas très impressionnant, vu d'ici...

Enfin, nous voilà dedans, après environ 48 minutes de négociations acharnées sur la couleur de la nacelle dans laquelle nous allons prendre place. Je précise que ces négociations ont eu lieu sans moi, n'ayant pas été invité à m'exprimer sur mes préférences en ce qui concerne la déco de la nacelle...

Une fois tout en haut, on peut admirer la bibliothèque, la basilique Saint-Martin, la cathédrale Saint-Gatien, le château, le pont Wilson... Tout cela en tournant la tête frénétiquement, car la grande roue ne fait que trois tours, et ça passe très, très, TRES vite...



Il faudra recommencer l'année prochaine, 
sans les barrières de chantier, mais avec un tramway...

Inside
J'en suis le premier surpris, mais il se trouve que j'avais pensé à prendre l'appareil photo, à recharger sa batterie, et même à vider sa carte mémoire, ce qui m'a permis de revenir avec quelques images. 

Comme toujours, toutes ces photos sont quasiment volées, puisque dès que je sors l’appareil photo, les filles le voient et elles savent alors que je vais refaire 12 fois la même prise de vue, et puis changer 8 fois de point de vue pour seulement quelques mètres, et puis attendre le bon moment pour déclencher, et puis tout recommencer parce que j’ai envie de tout refaire avec d’autres réglages, et puis et puis et puis...


Bref, je frôle la mutinerie à chaque fois que je veux ramener un souvenir.

Le pont Wilson. Mais si vous voulez vraiment passer 
pour un tourangeau, appelez-le "le pont de pierre"...