dimanche 16 décembre 2012

Les activités périscolaires...


C'est donc ça un plateau de basket ?

De la musique trop fort dans un gymnase qui résonne comme un tambour; environ 80 enfants qui font tous rebondir leur ballon bruyamment (en criant pour couvrir le bruit des 79 autres); des attaques éclair d'enfants qui pensaient viser le panier mais atteignent les gradins, c'est à dire moi (Ha ha ! Encore raté, mon gaillard. Essaye encore...); un animateur qui beugle dans un sono qui braille (en saturant tout ce qu'elle peut, pour mieux détruire les nerfs)...
Et pour finir, (d'ailleurs, ici le mot achever conviendrait mieux) : des coups de corne de brume de manière aléatoire, comme si un paquebot allait atterrir dans le gymnase d'un moment à l'autre.

J'ai bien réfléchi : la semaine prochaine je prends les poneys. Tant pis pour l'odeur.

Un sapin



C'est pourtant simple.

Il faut seulement réussir à se mettre d'accord au moment de le choisir.

La maison a une hauteur de 13 mètres, alors les filles veulent un sapin d'au moins 12,80m, parce qu'en dessous, ce serait vraiment du gâchis, et Noël ne sera pas Noël.

Marie veut un sapin parfait, avec des branches parfaites, des aiguilles parfaites, une écorce parfaite, une odeur parfaite, des proportions parfaites, et une symétrie parfaite, parce que sinon, la décoration ne pourra pas être parfaite, et Noël ne sera pas Noël.

Les deux sacs à puces veulent (non, exigent: c'est plus félin) un sapin avec des milliers de branches, pour pouvoir jouer, se bagarrer, et chasser des oiseaux imaginaires, parce que si les chats n'ont pas leur miaou à dire, Noël ne sera pas Noël.

Et moi, je veux un sapin qui pèse au maximum 200 grammes, qu'on peut mettre dans le coffre sans rabattre les sièges, sans épines qui piquent les doigts, et qui s'en va tout seul à la déchèterie avant le 15 janvier, parce que c'est bien beau ces histoires de Noël, mais pour les lutins qui vont chercher le sapin avec le break familial, ça reste un peu de boulot, l'air de rien...

dimanche 9 décembre 2012

Grand galop



Un samedi matin comme beaucoup d'autres, au poney-club où nos filles ont leurs habitudes...


Oui, vu comme ça, ça fait très chic...

Tout le bonheur du grand air frais (parfois glacial), à pieds joints dans le crottin.
Oui, parce qu'il serait complètement illusoire de penser pouvoir rester au chaud dans le club-house, à lire un livre ou écouter de la musique.

Non.

Les bottes roses : le détail qui permet
d'évincer à coup sûr toute ses concurrentes

En effet, il semble que mon rôle ne s'arrête pas à assurer le transports des filles jusqu'aux poneys dans des délais à peu près raisonnables (j'ai encore souvent un léger problème de décalage retard du matin tout le temps).
Il me faut également faire le tour de chaque manège où je peux trouver une ou plusieurs de mes filles, et penser à bien leur faire remarquer que je les regarde attentivement.
Il faut aussi, de temps en temps, faire en sorte de manifester toute mon immense fierté quand je pressens qu'il est en train de se passer quelque chose d'extraordinaire (Woaaaah !! Un poney qui trotte !! Si je m'attendais à voir ça !!).


Alors que je pourrais tout aussi bien être trèèèès fier à une distance respectable, bien au chaud, près d'une machine qui délivre peut-être un des plus mauvais cafés de la ville, mais aussi souvent qu'on la soudoie...

Sans compter qu'un club équestre regorge de pièges insoupçonnés. Par exemple, pendant que l'on pense à regarder où on met les pieds, on oublie un peu facilement que le danger peut aussi venir du ciel, avec les nuées de pigeons qui habitent les lieux, et qui sont prêts à toutes les bassesses pour défendre leur territoire...

Deuxième challenge : réussir à éviter Galaxie.
Galaxie, c'est le chien du club équestre, terriblement affectueux. Seulement voilà: un seul contact avec cet animal, et son parfum assez rude vous suivra pendant au moins trois semaines.

Dernière difficulté, et non des moindres: réussir à repartir avec quatre filles (oui, parfaitement, quatre, parce que le samedi matin, c'est toujours bien de se lancer un petit défi supplémentaire), qui ne partiront pas d'ici avant d'avoir fait un câlin à chaque cheval du club, tout en s'assurant que j'ai bien retenu le nom de chacun.

Mais si vous y arrivez, vous avez droit au générique de fin (ceux qui connaissent peuvent fredonner) :



Hello world,
This is me,
Life should be,
Mmh, mmh,
Fun for everyone....
Life is easy if you wear a smile,
Just be yourself don't ever change your style
You are you, I am me, we'll be free...


(Je n'ai pas pu résister à la tentation de vous proposer le vrai générique. Attention quand même, une fois qu'on l'a dans la tête, ça peut y rester toute la journée. Mais si ça peut vous consoler, moi, cette chanson tourne en boucle dans ma tête tous les week-end...)










vendredi 30 novembre 2012

A Daddy's life


Lors de nos échanges de maisons, nous avons à coeur de recevoir nos invités comme des amis, et cela commence par rendre la maison présentable, résultat que l’on obtient seulement quelques jours dans l’année (au prix d'efforts qui dépassent l'imagination). 


Et pourtant, il faut reconnaître que c’est bien plus agréable également pour nous. A chaque fois, d’ailleurs, on se promet que l’on va maintenir la maison dans cette état, et à chaque fois, cette bonne résolution ne tient pas plus de quelques heures : la moindre surface plane se retrouve très vite envahie de papiers, post-its, prospectus (trucs-à-faire, trucs-à-voir), revues, barrettes, chouchous, paquets de kleenex, ou encore des jouets (qui sont bien sûr formellement interdits au rez-de-chaussée).


En plus de ranger cacher tout notre bazar dans des endroits appropriés (= tout à la cave), les préparatifs de la maison passent aussi par une phase de bricolage obligatoire pour tous les petits détails qui demandent à être corrigés.  
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais la maison est pleine de ces petits défauts que je ne vois même plus, à force de passer devant plusieurs fois par jour. 



Tout va bien se passer...
Mais heureusement, la perspective de l’échange permet de regarder un peu partout, et de remarquer que là : je n’ai toujours pas réparé cette prise qui pendouille, que j’avais promis de réparer parce que je suis un homme, et que je ne répare pas, parce que je suis un homme... Ici, je n’ai toujours pas posé cette applique (oui, ça fait deux ans qu’elle est à la cave, et il y a juste deux trous à faire dans le mur, je sais). Ou encore, ici ou là il faut faire un raccord de peinture, graisser les gonds de cette porte qui grince, régler les portes bancales du placard, juste revisser ce bidule, juste recoller ce machin, etc, etc, etc.


La maison en est pleine, de ces etc.




Ce que j’aimerais

    













Mais nous sommes plus proches de ça...

Bien sûr, je connais des copains bricoleurs à qui tout cela ne poserait absolument aucun problème, et qui ont déjà retapé au moins deux maisons de leurs mains, avec des outils aux noms mystérieux dont je ne soupçonnais même pas l’existence (et avec lesquels je me blesserais en moins de temps qu’il n’en faut pour les brancher...).


A titre de comparaison avec ces magiciens, il faut savoir que moi, j’ai besoin d’au minimum 3 semaines pour changer une ampoule grillée : une semaine pour m’apercevoir qu’elle est grillée, une semaine pour aller acheter des ampoules, et encore une semaine pour retourner les rendre au magasin et prendre le bon modèle, cette fois...


Donc voilà : le premier problème dans le bricolage, c’est moi, avec mes deux mains gauches et dix pouces. Le deuxième, c’est le temps (il avance toujours plus vite que moi, et pas seulement pour le bricolage...). Le troisième, et non des moindres, c’est que quand je me mets enfin héroïquement à bricoler, mes filles veulent ab-so-lu-ment m’aider, sans se rendre compte un seul instant que mon cerveau est déjà dans l'oeil du cyclone...
Et là, dès le départ, grande solitude : je ne sais même pas par où commencer, ni combien de temps je vais mettre à trouver le bon tournevis, et pourtant il me faut rapidement arriver à quelque chose de solide (et joli, en plus), si je ne veux pas perdre très vite mon statut de Papa-le-plus-fort-de-la-Terre, sûr de lui et fiable en toutes circonstances, qui sait toujours tout et qui peut tout faire du premier coup sans même une goutte de sueur. 



Voici un bref aperçu des épreuves incontournables lors d'une séance de bricolage en famille, par lesquelles je dois passer pour rester dans la course pour le titre de Papa du mois :

Epreuve n°1 : Lire un plan Ikea avec trois filles au dessus de mon épaule qui me donnent des conseils indispensables (étant précisé qu’une seule des trois sait lire, pour les autres ce n'est que pure supercherie...)

Epreuve n°2 : Fouiller la poubelle de la maison (la bleue, la plus crado), parce que manifestement, quand j'ai déballé le meuble en kit et jeté les cartons, j'ai dû également jeter un tout petit sachet de vis sans lequel ça ne pourra jamais tenir debout plus d'une minute.

Epreuve n°3 : Essayer de conserver toutes les pièces dans mon champ visuel, alors que là, cette vis elle est vraiment trop chouette et qu’Aurore en a vraiment besoin pour sa maison Playmobil...

Epreuve n°4 : Poser ce marteau inutile et trouver très vite un feutre rouge. Parce que ça fait trois fois qu'Elise m'en demande un pour terminer son dessin, et que non, ce n'est vraiment pas envisageable de dessiner des coeurs en bleu, et que de toutes façons, elle n'arrêtera pas de pleurer et je ne pourrai pas me concentrer tant que je ne lui aurai pas trouvé un feutre rouge. C'est comme ça.

Epreuve n°5 : Faire face à la désertion de mes troupes, au moment précis où là, j'avais justement besoin de petites mains pour me tenir un morceau, et que je vais finalement devoir le faire avec les dents, la tête à l'envers, et que j'espère que personne ne va avoir l'idée de faire une photo de moi dans cette position (pour me faire chanter plus tard).

Epreuve n°6 : Le jugement sans appel de ma Chérie : "Ah non. En fait c'est moche et c'est pas du tout ici que je le voulais ce meuble".


Ca donne à peu près ça.

Voilà pourquoi je crois qu’il va falloir très sérieusement envisager de se lancer dans des meubles entièrement réalisés en Lego (et aussi parce que l’air de rien, ça peut vraiment être sympa...)

Et comme ça, aucun risque de se couper un doigt...



jeudi 22 novembre 2012

Le côté obscur de Beaubourg


Si vous allez visiter le Centre Georges Pompidou en ce moment, et même si vous ne faites que l’approcher, vous ne pourrez certainement pas rater cette sculpture monumentale d’Adel Abdessemed, haute d’environ 5 mètres, et qui représente un instant très particulier : la fraction de seconde au cours de laquelle Zinedine Zidane, en pleine finale de coupe du Monde de Football 2006, a durement asséné un coup de tête au joueur italien Marco Materazzi, entraînant ainsi son expulsion immédiate. Comme tout le monde s’en rappelle probablement, cette finale s’est achevée sur une victoire sans panache de l’équipe italienne.

Et pour ne rien arranger, je crois bien que Materazzi s'est fait crotter sur la jambe gauche par un pigeon facétieux: ce n'est décidément pas son jour...
A l’époque, ce geste a bien sûr été abondamment diffusé, commenté et même parodié, jusqu’à saturation. Je ne vais donc pas revenir dessus.

Aujourd'hui, je trouve intéressant de se demander pourquoi c’est cet instant précis qu’un artiste a choisi de figer, en plein mouvement. D’autant plus qu’Abdessemed a choisi une matière, une couleur et une taille qui ne sont pas sans rappeler le monolithe noir de “2001 l’Odysée de l’espace” (enfin je ne sais pas vous, mais moi, en tous cas, ça me le rappelle), monolithe qui a lui-même fait l’objet de si nombreuses interprétations.

Ce que je préfère dans une œuvre d'art, c'est peut être les réactions que celle-ci provoque, la richesse (ou la pauvreté) des commentaires qu'elle suscite. C'est d’ailleurs peut-être aussi à cela que l'on reconnaît la qualité d’une œuvre : à la qualité des débats qu’elle entraîne.
Et cette fois encore, nous sommes servis : il y a quelques jours, je suis tombé sur le billet d'un blog au sujet de cette sculpture, accompagné de dizaines de commentaires, de tous les niveaux imaginables (même ceux que l'on aurait préféré ne pas imaginer).
Moins que le geste en lui-même, c'est maintenant l'opportunité d'avoir choisi cette image qui est abondamment discutée, et parfois violemment contestée, les détracteurs de cet oeuvre étant affreusement choqués que l'artiste ait choisi un moment si peu glorieux pour représenter leur idole.

Alors de quoi s'agit-il, au juste ? Cette sculpture nous donne l'occasion d'observer un moment charnière, un de ces instants décisifs pendant lesquels un destin peut basculer. En l'occurrence, un homme que certains ont élevé au rang de héros de la Nation, révéla ses faiblesses en cédant un court instant à la colère qui le brûlait depuis de trop longues minutes.

Pour le dire autrement, Abdessemed nous donne à contempler le moment exact où Zidane s'est laissé envahir par le côté obscur de la force, accomplissant ainsi son destin en terminant sa carrière sur un éclat qui contribua à forger sa légende.
Oui, car une part de cette légende tient au fait que nous ne saurons jamais si la France aurait fini par gagner cette finale sans l'exclusion de Zidane. Pour ses fans, cela ne fait bien sûr aucun doute: son aura de champion suffisait à galvaniser toute l'équipe et assurer la victoire. Mais le fait que cette question ne pourra jamais avoir de réponse apporte finalement bien plus à la légende que ne l'aurait fait une certitude. En fin de compte, on peut seulement supposer que l'équipe avait de meilleures chances de victoire.

Un chose cependant est certaine : ces joueurs, même les légendes vivantes, sont finalement bien des êtres humains, certes capables d’exploits sportifs inaccessibles pour beaucoup d’entre nous, mais avec les mêmes traits de caractère que nous, et les mêmes défauts. Ni plus, ni moins.

Au lieu de mettre en valeur un moment de gloire, cette oeuvre nous donne à observer un moment de faiblesse, l'explosion d'un conflit intérieur, par l'intermédiaire d'un champion répondant à l'appel du côté obscur.

Et pourtant, rappelons que "Plus fort le côté obscur n'est pas. Plus rapide, plus facile, plus séduisant il est." (Maître Yoda dans "L'Empire contre-attaque").

Le bon entraîneur il fallait choisir...

Et en guise d'habile transition vers un prochain sujet, on peut aussi remarquer que sur le parvis du Musée à Beaubourg, Zidane et Materazzi sont les proches voisins d’Alexandre Calder, qui a passé tellement de temps en Touraine que ce serait certainement une bonne idée de vous en parler prochainement dans ces quelques pages...


Alexandre Calder, longtemps inspiré par la Touraine


Le billet du blog qui a retenu mon attention se trouve ici, accompagné de tous ses commentaires : http://latta.blog.lemonde.fr/2012/10/30/zidane-une-erection-a-scandale/

Et si vous voulez préparer votre visite à Beaubourg, c'est par là: http://www.centrepompidou.fr/



dimanche 18 novembre 2012

Allez raconte !


Notre famille étant fan inconditionnelle de la série "Allez raconte !", j'ai essayé d'imaginer ce que pourraient donner nos récentes visites de musées à Paris, écrites sous la forme de ces aventures totalement absurdes et loufoques.
Après avoir écrit ces quelques lignes, j'ai lu l'histoire aux filles pour voir si elle fonctionnait. 
Elles ont trouvé que j'étais complètement dingue, mais se sont bien amusées...

(Ne sachant absolument pas dessiner, ni même colorier sans dépasser, j'ai été contraint d'emprunter les illustrations de José Parrondo).


Un os de dinosaure à Paris 


GARANTI 100% Inventé par Papa© !!




Bon allez, il est tard. Au lit ! Bonne nuit les filles !

Nooooooon ! Une histoire ! Une histoire ! Une histoire ! Une histoire !


Bon, d'accord... (C'que je peux être faible, des fois...).
Qu'est ce que vous voulez dans votre histoire, ce soir ?

Une princesse ! Un dinosaure ! Un chevalier ! Une météorite ! Une momie ! (Tout cela crié en même temps, bien sûr)

?!?!?!
Bon, je vais voir ce que je peux faire...



TA TADADA TA TAAAAAAAA !!!

Ce soir, les incroyables aventures de trois princesses avec : un os de dinosaure, un café noir à emporter, un savant fou, un chevalier en quête d'un récipient, une momie qui s'appelle Mona Lisa, et... un mocassin à pompon !!! 
(Attention: ceci est une histoire sans aucun petit chaperon rouge)

Élise : Mais non, d'abord c'est pas possible un mocassin à pompon tout seul !

Moi: Je sais, on verra plus tard. C'est juste que j'ai besoin d'un pompon dans l'histoire, alors je continue comme ça.

Donc, trois princesses qui avaient pris le train pour chasser le dinosaure (oui, le train, parce que le grand carrosse à Paris, il faut être un vrai sorcier pour le manœuvrer), débarquèrent au mystérieux "Jardin des Plantes", peuplé de bêtes mystiques, afin de ramener un trophée. Et aussi retrouver une certaine Mona Lisa, qui, d'après les rumeurs, était alors invitée à un mariage avec des amis italiens*.

Charlotte : N'importe quoi, Mona Lisa, elle ne va pas du tout à une fête, elle est toute seule, et elle sourit à peine !

Moi : D'accord, c'est vrai. Mais justement, depuis le temps qu'elle voit ses voisins d'en face s'amuser, pour une fois, elle a bien le droit de se relâcher un peu, non ?

Aurore : Boh oui ! (Oui alors je dois vous expliquer : pour le "o" de Boh oui, il n'y a pas de lettre dans notre alphabet pour transcrire ce son: on se trouve entre le "a" et le "o", il faut réussir à faire ce son dans votre tête quand vous lisez...)

Allez, je continue: Les princesses étaient toujours suivies de près par le chevalier Podcol, censé les guider dans tous les labyrinthes (et aussi payer les billets pour entrer, surveiller les nez qui coulent, porter les manteaux, et tout et tout...). Le problème, c'est qu'il était tellement chargé avec les manteaux et les pulls qu'on ne le voyait même plus, et tout le monde croyait que c'était juste une montagne de manteaux qui se déplaçait toute seule en grognant, alors les princesses évitaient d'être remarquées à côté de cette fréquentation encombrante...



Après avoir exploré les moindres recoins d'un premier château, et croisé d'étranges créatures, les trois princesses se rendirent compte qu'il ne restait plus ici un seul dinosaure vivant.

Elles en conclurent que les dinosaures n'étaient finalement pas si drôles que ça, et que ça ne valait vraiment pas la peine d'en ramener un à la maison (Ouf ! Je trouvais qu'un tas d'os à côté du poêle risquait de faire un peu désordre...). Elles décidèrent qu'elles n'allaient certainement pas faire de vieux os dans ce coin...



C'est alors qu'elles rencontrèrent un vieux savant fou nommé Léonardo, qui leur répondit : "Ah Ah ! Vous cherchez Mona Lisa ? Je la connais bien ! C'est une très vieille amie Égyptienne, un peu timide, qui se cache derrière des bandelettes pour passer inaperçue. Mais vous ne la trouverez pas ici ! Vous devez reprendre l'ascenseur pour aller jusqu'à la Tanière du Louvre. Et méfiez-vous: beaucoup de gens confondent Mona avec une jeune italienne qui sourit dès qu'elle voit qu'on la regarde. Une fille un peu quelconque qui n'a aucun charme, comparée à l'originale ! ".



Les filles : Ah mais non, d'abord on dit la tanière du loup !

Moi: Non, là, je vous parle de la Tanière du Louvre, c'est un village situé un peu plus loin, les dinosaures y sont assez mal vus, mais du coup c'est un vrai repaire de momies... Bon, je peux continuer ?




En chemin, elles passèrent près de la Tour Eiffel, une des bizarreries de Léonardo, qu'il avait construite avec des millions d'allumettes collées, un jour où il s'ennuyait affreusement, et avait alors décidé de faire  une mauvaise blague aux gens en construisant un paratonnerre géant, pour attirer la foudre et empêcher tout le monde de dormir la nuit (oui parfaitement : des allumettes, parce que le truc des poutres métalliques, ce n'est qu'une légende urbaine pour amuser les touristes, voilà...).


Pendant ce temps, le chevalier Podcol, de son côté, était parti en quête d'un récipient mythique, devenu véritable objet de culte dans le monde entier : le "Black coffee to take away". Fort malheureusement, celui-ci était toujours en possession de l'infâme Starbucks, qui se faisait bien discret dans ce quartier...



Arrivées au village du Louvre, les trois princesses partirent à la recherche de Mona, qui avait été aperçue récemment dans le quartier de "Little Italy".

Mais à part des tas de gens à moitié nus, avec des épées, des casques, des arcs, des flèches, toujours en train de se battre avec des monstres curieux ou d'autres gens bizarres, aucune trace de momie. Et effectivement, un peu plus loin, comme l'avait dit le vieux Léonardo, une jeune italienne qui souriait bêtement à tout le monde pour s'attirer tout le temps de nouveaux admirateurs...




Et alors vous savez qui elles ont rencontré ?


Les filles : Un dauphin ! Un monstre ! Des extra-terrestres ! Un monstre amoureux d'une princesse extra-terrestre !

Moi : Non, pas du tout : un magicien à la retraite, qui se faisait appeler Merlin, et prétendait pouvoir les aider à retrouver Mona Lisa à l'aide de sortilèges dont lui seul avait le secret !


Il conduisit les trois princesses dans les couloirs inquiétants du sous-sol d'une incroyable pyramide de verre, et ils ne tardèrent pas à tomber sur les chambres des momies, gardées par des gens qui passaient leur temps à se regarder de profil, avec des têtes de crocodile, de chat, d'aigle, de toutes sortes d'animaux curieux mais pas très causants...

Les filles : Et c'est là qu'ils retrouvent Mona Lisa, et le café à emporter ?

Moi : Attendez, ce n'est pas encore le moment. Et pour le café à emporter, vous êtes gentilles d'y avoir pensé, mais j'ai quand même réussi à en trouver un. Comme je n'étais pas tout seul sur le coup, il a fallu que j'aille directement chez Starbucks, mais ça n'apporte rien du tout à l'histoire...
Bon, on continue, parce qu'il faudra quand même penser à dormir, à un moment.

Donc, le chevalier Podcol, revenu de sa quête sans cesse renouvelée, rejoignit les princesses, le magicien... et la montagne de manteaux afin de retrouver cette Mona Lisa.

Les filles : Et alors, et alors! Ils la retrouvent ??!

Moi : Eh bien non ! Elle était partie depuis des centaines d'années parce qu'elle en avait marre des gens, et il ne restait plus ici que des vieilles pierres pleines de graffitis et de dessins, mais pas la moindre bandelette. Et cette Mona Lisa n'avait pas l'air décidée à faire plaisir à ces trois princesses si curieuses... 
C'est alors que Merlin le magicien, voulant tenter une manoeuvre habile pour faire l'intéressant et impressionner les princesses, décida de lancer un sortilège d'attraction pour faire revenir cette momie malpolie. Mais manquant de pratique, et peut-être aussi d'une vraie formation de magicien à la base, il rata complètement sa cible et ne réussit qu'à lancer un sortilège de rage de dents, qui lui échappa des mains alors qu'il cherchait un endroit discret où se débarrasser d'un sort aussi inutile...

Et vous savez ce qui s'est passé, après ?

Les filles : Non ?!?!?
Moi : Et bien, le sortilège de rage de dents a rebondi dans tout le couloir, est sorti par le haut de la pyramide, et a foncé droit dans le soleil, et lui, pour se venger de cet idiot de Merlin, il a arrêté d'envoyer de la lumière ! (Et là, je sors de la chambre en éteignant la lumière). Bonne nuit les filles !

Charlotte : J'crois bien qu'on s'est faites avoir, là...
Aurore : Boh oui !
Élise : Pffff ! D'abord c'est nul ! Et puis il avait dit qu'il y aurait un mocassin à pompons !
(Ben oui, elle a raison. Mais là, je ne savais plus vraiment comment caser le mocassin alors je l'ai laissé tomber en cours d'histoire...)



* Mona Lisa se trouve juste en face des Noces de Cana, de Véronèse, alors pourquoi pas l'inviter au mariage ?

La bande dessinée "Allez raconte !" est écrite par Lewis Tronheim et illustrée par José Parrondo, et habituellement brillamment racontée par Dany Boon pour la série télévisée.







dimanche 11 novembre 2012

Bref.

Bref. Je suis en vacances avec mes filles.

Je marche le plus vite possible pour arriver au RER. Parce qu'ici, on fait comme ça. Même en vacances. Ça ne s'explique pas. On marche vite, et c'est tout.

Le problème, c'est que je ne suis pas seul: j'ai trois filles qui me suivent partout.

Non : mon problème, c'est que j'ai trois filles, et que j'aimerais bien qu'elles me suivent partout.

Mon problème, là, c'est aussi que j'ai mal au pied, comme si je marchais sur un cure-dent.
Je retire ma chaussure. Je regarde dans ma chaussure.
Et là je trouve une plume. Une plume rouge. Une plume rouge dans ma chaussure.

Je ne connais pas d'oiseau rouge, mais je connais mes trois filles.
Je les ai regardées. Elles m'ont regardé. Je les ai regardées. Elles m'ont regardé.

Et là je leur ai dit: "vous savez ce que c'est ?".

Elles m'ont dit: "Papa, c'est une plume".

Alors je leur ai répondu: "Je le sais que c'est une plume. C'est vous qui mettez des plumes rouges dans mes chaussures ?".

Et elles m'ont dit: "Non" (les trois en même temps).

Alors j'ai pensé: "J'ai trois filles, j'ai perdu. Elles vont me dire que les plumes rouges ça n'existe que dans ma tête, et on va rater le train".

Une mystérieuse plume dans une chaussure ordinaire...

J'ai recommencé à marcher. Elles ont recommencé à ne pas me suivre.

Mais une fois dans le RER, elles bougeaient beaucoup moins. Car dans le RER à cette heure-ci, de toutes façons plus personne ne bouge.
Alors c'est là qu'elles ont commencé à s'ennuyer.
Et surtout qu'elles ont commencé à mettre leur bouche sur ces splendides barres métalliques, qui ont tellement de goût quand il y a tellement de monde.

Enfin de nouveau dehors, mais il fait froid. Alors elles ont le nez qui coule. Il leur faut des mouchoirs, vite. Si j'avais pensé à en emporter, je n'aurais pas perdu 20 mn à acheter des mouchoirs au prix du caviar dans la première supérette venue.

Et là, j'ai regardé dans ma poche. Il y avait un paquet de mouchoirs.
J'y avais déjà pensé. J'avais oublié que j'y avais déjà pensé.

Et maintenant que nous sommes arrivés au musée dans lequel il y a cette exposition pour laquelle nous avons fait tous ces kilomètres, il faut attendre. Longtemps. Dehors. Avec trois filles qui ont autant envie d'être dedans qu'elles auront envie d'en sortir quand nous serons dedans.

Bref. Je suis en vacances à Paris avec mes filles.

samedi 10 novembre 2012

Les héros ne se reposent jamais

Aurore (avec l'air conquérant de l'aventurière qui vient de faire une grande découverte) : "Maman, t'as vu, Matthieu, il a un réveil de super-héros dans sa chambre !" (Ndlr : avec un dessin de super héros)

Marie (d'un air distrait) "Oui, il a beaucoup de chance, n'est-ce pas ?"

Aurore (sur le ton de celle à qui on ne la fait pas, quand même) : "Oui, mais tu sais quoi ? Je crois bien qu'il ne marche pas, son réveil..."

Marie (l'air plus curieux, cette fois) : "Ah bon ? Et pourquoi ça ?"

Aurore (sur le ton de la confidence) : "Et bien moi, j'ai bien vu que ce matin, Matthieu il ne s'est pas levé du tout ! "
...
...
D'accord. Nous avons donc été obligés de lui expliquer que les super-héros travaillant souvent la nuit, ils ont quand même le droit de se lever un peu plus tard le matin. Personne ne demande à quelle se lève Bruce Wayne, non ?

vendredi 26 octobre 2012

Et pour quelques mots de plus...

Parce que toutes les choses ont un commencement, voici celui de ce blog. 
L'idée en est venue simplement en cherchant à raconter nos rencontres et nos découvertes, au gré de nos destinations, de la manière qui m'amusait le plus. 

Il y sera question de nos rencontres, car avec le mode de voyage que nous avons choisi, nos vacances deviennent également, au cours des longs préparatifs nécessaires, des échanges humains, des ouvertures vers d'autres cultures. Nous créons des liens avec des familles, en quelques mois, au point d'avoir réellement le sentiment d'inviter des amis chez nous, pendant qu'ils nous prêtent leur maison. De cette manière, nous avons un peu l'impression de nous installer dans leur vie pendant quelques jours... Nous espérons que ces échanges continueront à être toujours aussi fructueux au fil du temps.

A présent, afin de pouvoir ajouter de nombreux épisodes à ce blog, je compte fermement sur mes trois petites muses pour, au cours des prochains voyages, rester une source d'inspiration inépuisable.

Je prends beaucoup de plaisir à raconter nos histoires, quelquefois de manière un peu inattendue, selon l'inspiration du moment. J'espère réussir à vous transmettre une partie de ce plaisir en partageant nos aventures, et je vous souhaite d'agréables moments sur ces quelques pages...


À très bientôt ! 

Dans une bulle

Bruxelles, un moment égaré entre 2012 et 2013, une petite famille tourangelle bien connue de nos charmants lecteurs...


Car voilà, c'est enfin décidé, nous allons de nouveau partir chez de parfaits et sympathiques inconnus, qui vont déserter leur maison Bruxelloise le temps d'investir la nôtre.

Il ne reste plus qu'à programmer ce que nous pourrions y faire. Alors bien sûr, il y aura des incontournables : il y a des amis à qui nous devons sans faute rendre visite : Hergé, Edgar P. Jacobs, René Magritte, Manneken Pis...

Mais il y aura aussi, et le timing sera serré, on ne peut pas se permettre de perdre une seule seconde ni un seul espace, alors respirez un grand coup et accrochez vous, c'est parti :
Atomiumdéliriumcafémuséumdhistoirenaturellecentrebelgedelabandedessinéelagrandplacemuséeroyaldesbeauxartsmaisonduroipalaisdejusticemagasinbefairilfaudradormiruneheureoudeuxaussietprendrecinqminutespourfairepipipuisrepartirquartierdesablonsfondationpourlarchitecturefondationjacquesbrelpalaischarlesquintparlementeuropéenbasiliquedekoekelbergquartiersaintgéryetsivousavezlujusquicivousetesaussidinguequemoi.

Tout cela en carburant aux spécialités locales : moules-frites, gaufres, chocolat, spéculoos, le tout à volonté, bien sûr. Et peut-être aussi un peu de Kriek, Gueuze, Bécasse, Delirium, très raisonnablement (#oupas).

Après, si on s'ennuie, il sera toujours temps d'improviser sur place, ou bien de partir écumer Anvers et Bruges...

En attendant, je dois vous laisser : avant de me rapprocher d'E.P. Jacobs, Il faut que je m'entraine à écrire des bulles d'une longueur infernale et désespérante...

lundi 22 octobre 2012

Une affaire de goût

8h28, à peine 2 minutes pour faire un trajet qui en demande 5, tout en gardant l’œil sur les trois électrons jusqu’à l’école. Autrement dit : pas de temps pour faire le clown.

Et là, Aurore, sortant de la maison : « Oh, regardez, ya plein de gruyère !! ».

Oui c’est ça. A couper au couteau, même. On n’y voit goutte. Je pensais plutôt à une purée de pois mais après tout, chacun voit midi à son clocher, et je ne vais pas me battre contre des moulins pour en faire un fromage…

mardi 9 octobre 2012

Les marches du pouvoir

Charlotte vient d’essuyer un premier revers électoral. Malgré un programme concret, sérieux, ouvert, et réaliste (faire respecter les tours de ballon dans la cour, mettre sur pied un projet de classe pour Noël…), elle n’a obtenu qu’une seule voix. Et comme elle se rappelle très bien avoir glissé son nom dans l’enveloppe…

La plus grande désillusion ? Voilà : le vainqueur aremporté l’élection sur la promesse de se laisser taper dessus, et distribuer des bonbons à toute la classe (Mais toute ressemblance avec un Président de la République récemment évincé serait purement fortuite).

A présent, nous allons devoir travailler fermement sa stratégie de communication pour la campagne de la rentrée 2013, et adopter une posture un peu plus offensive : pourquoi pas promettre un concert de Justin Bieber dans la cour de l’école ?

mardi 2 octobre 2012

Banqueroute

Suite à la perte par Elise de sa deuxième dent en à peine une semaine, et dans l'incapacité de faire face aux charges (à l'ignoble racket, disons-le tout net) que nous impose cette infâme Petite Souris, nous allons devoir engager une procédure de liquidation judiciaire.

Si quelqu'un est intéressé par une 307 break couleur poney (un peu odeur, aussi), cela devrait nous permettre de couvrir les deux ou trois prochaines dents, en espérant que les filles ne nous montent pas un plan pour perdre 83 dents chacune...

Nous allons maintenant devoir nous orienter vers un régime de type bouillie-purée-compote, car il semble que les dents n'ont pas beaucoup d'avenir chez nous...



lundi 1 octobre 2012

Ocean's four

Avec une poignée de fous, nous projetons de mettre sur pied le carnaval du siècle pour l'école de nos enfants. 

Et nous sommes bien sûr fermement déterminés à mettre tous les moyens en œuvre pour exécuter cette menace. 

Les images du dernier carnaval sont toujours détenues en captivité dans mon disque dur, depuis 2009, mais j'ai décidé d'en relâcher quelques unes, afin que vous puissiez réaliser de quoi nous sommes capables (aucun déguisement n'a subi de mauvais traitement lors de ces prises de vues) : http://flickr.com/gp/mj_andrieux/o9Zy4n/

Pour l'organisation de l'opération, nous avons établi notre Quartier Général au Pub Irlandais (connu seulement des tourangeaux) d'un des parents du groupe, et nous serons toujours habilement dissimulés derrière une pinte de Guiness, afin de nous assurer une parfaite discrétion pendant toute la phase de préparation. Mais nous tenterons également de rallier les personnages les plus fantasques et instables afin d'obtenir une visibilité éclatante le moment venu.

Ne reculant devant rien, nous sommes prêts à sacrifier des centaines, voire des milliers de confettis pour parvenir à nos fins. Et aucun cake, gâteau, ni aucune tarte ou quelconque crêpe ne sera épargné...

mercredi 26 septembre 2012

Quenotte day

Après des semaines d'attente, de préparation, de répétition, de doute, et même plusieurs tentatives d'escroquerie (dont certaines de la plus grande ingéniosité), c'est ENFIN arrivé : Élise a perdu sa première dent !!!

La petite souris a pu être prévenue à temps pour être en mesure de procéder à une opération d'échange, qui devrait avoir lieu dans le courant de la nuit, si tout le plan se déroule sans accroc.

Je vais quand même rester prudent une fois que je serai changé en petite souris : Elise est parfaitement capable d'avoir piégé toute sa chambre pour capturer la souris magique et la dévaliser, ou bien demander une rançon au dentiste du quartier (et j'expliquerai ça comment, moi ?)...


samedi 22 septembre 2012

Tout est dans le style

Au poney-club de la Galopade, une (très) jeune cavalière à son père : "Papa, pourquoi tu as gardé ton haut de pyjama ? "
...
(Crucifié devant tous les parents du Poney-club)

À retenir impérativement pour les prochaines fois: ça a beau être une écurie, il faudrait quand même voir à respecter un certain standing...

dimanche 16 septembre 2012

Souris des villes

Bréhémont, 12h17. 

Grand ciel bleu, très légère brise rafraichissante, belle lumière d'automne... 

Les filles visitent leur future cabane, perchée dans un arbre du verger, juste en face de la maison que Babounia achète (dans le seul but de veiller sur la cabane des aventurières). 

Les 3 heureuses propriétaires enfin redescendues de leur domaine, nous improvisons un petit quizz sur le thème des arbres:

Level 1 : "Tiens, un châtaignier, vous savez ce que ça donne comme fruits ?"
"oui oui ! des châtaignes !" (x 3)

Level 2 : "Ah tiens, un noyer, vous savez ce que ça donne comme fruits ?"
"oui oui ! des noyaux !" (x 3)
...

Game over.

mardi 4 septembre 2012

Big

Elise, avec un certain sens de l'anticipation, commence à planifier ses très futures soirées pyjamas avec ses copines (oui, en fait, seulement avec sa copine Anna, pour être exact). 

Tout naturellement, en père impliqué dans le bien-être de ma fille (ok, j'avoue: consumé par la curiosité), je cherche à en savoir un peu plus : "Alors, vous vous raconterez des bêtises toute la soirée et vous ricanerez comme des clés à molette ? "

Elise (avec des milliers d'étoiles plein les yeux) : "Oui, et on boira du jus de pomme, et on se couchera à l'heure des parents..."

Vu comme ça, c'est vrai que c'est (très) attendrissant. Mais dans 10 à 12 ans, je doute que l'on voie les choses de la même manière...

mardi 28 août 2012

Tout peut arriver

Nous finissons la lecture de "La reine des neiges" de Hans Christian Andersen, avec les trois filles. Aurore regarde le livre et me dit : "mais non, c'est pas fini, regarde, là !".

Je regarde, et lui explique que ça, c'est la table des matières, et que ça risque d'être affreusement ennuyeux. Elle insiste. Très fortement.
 
Cédant facilement, je leur lis la table des matières (en y mettant le ton, quand même). 

Et bien il a fallu que je leur relise une nouvelle fois, tellement elles ont été emballées.

J'ai promis de leur lire l'annuaire téléphonique demain (on doit bien pouvoir en tirer quelque chose, non ??).

mercredi 15 août 2012

Attrape-moi si tu peux

Ce matin, nous avons sorti de la pâte à modeler pour occuper les filles. Élise a fait preuve d'une grande créativité, doublée d'une précision incroyable pour une petite fille de 5 ans (et demi). 

Elle vient nous présenter son travail, assez fière : un minuscule cube blanc, prolongé d'une sorte de fourche, avec un peu de feutre rouge sous ce cube. "Oh mais comme c'est mignon, qu'est ce que c'est ?" (réplique très banale, mais la suite l'est beaucoup moins).

Élise nous explique très naturellement : "C'est une fausse dent cassée, on va la cacher sous mon oreiller, vous pouvez envoyer un e-mail à la petite souris pour qu'elle passe cette nuit ?"

Je dois reconnaître que j'hésite entre lui faire une leçon de morale, ou profiter de ses talents...

lundi 6 août 2012

11ème reprise

Retour de vacances, et arrivée au travail à 9 h 08 : je suis vraiment d'une régularité démoniaque, quelles que soient les conditions, j'ai toujours la précision d'une horloge suisse, mais décalée de 10 minutes par rapport au reste de cette planète. Aucun problème, ça passera encore une fois inaperçu, mes collègues ne sont surpris que lorsque j'arrive à l'heure...

Mise en route du PC, 5 bonnes minutes pour me souvenir de mon mot de passe...

Ça y est, tout se met en marche (bien plus vite que moi). 

Ok, ça commence : 204 mails, 2 dossiers rouges, une pile de courriers, reprendre le cours des dossiers suspendus (mais comment diable ai-je pu partir en vacances en laissant tout ça ??)...
Et il faut déjà réactiver les capacités d'improvisation (les si utiles "à n'utiliser qu'en cas de boulette").

Je savais bien qu'il ne fallait pas revenir. 

Prochaine fois, penser à étudier le changement d'identité, et prévoir des plans de secours pour la suite (mais maintenant, je peux même aller jusqu'aux plans ø, å et æ, ça pourra toujours servir...). Et qui penserait à aller nous chercher au Grønland ?

samedi 4 août 2012

Le tiède et l'infini

Attention, c'est très, très tiède :

Düsseldorf, Allemagne. Après une grosse, grosse journée d'autoroutes allemandes, et son cortège de bouchons, travaux, et autres zones sans limites qui ressemblent à des circuits de formule 1, nous faisons enfin une pause dans un restaurant. 

En attendant le repas, nous commandons une bouteille d'eau. Le serveur revient et nous présente une bouteille d'eau minérale, en nous demandant si elle n'est pas trop fraîche (et nous voyons bien qu'il est très sérieux). Nous touchons alors la bouteille pour vérifier : elle est exactement, parfaitement, justement, superbement tiède. Le tiède absolu, en quelque sorte. Par politesse (et un peu écrasés de fatigue, il faut le reconnaître), nous répondons que cela convient très bien. 
Et là (car ce n'était pas fini), nous voyons le serveur, déjà très satisfait d'avoir si bien accompli son travail, placer consciencieusement la bouteille dans un seau. Mais pas un seau à glace. Non : un seau à tiède. C'est à dire un seau entièrement vide, ou bien rempli d'air à température ambiante, si vous voulez. Pour maintenir l'eau toujours au tiède idéal... 

Vu l'extrême soin qu'il portait à cette bouteille, et le souci qu'il manifestait pour sa tiédeur, nous en avons conclu qu'il devait s'agir d'une spécialité locale, dont le secret ne pouvait se transmettre qu'entre initiés, et que les touristes venaient sûrement de toute l'Europe pour déguster cette eau parfaitement tiède.

Alors évidemment, quand on lit cela sur un écran, il n'y a pas de difficulté particulière. Mais quand on le vit, je peux vous assurer que c'est un véritable exploit de ne pas partir en fou rire... Et puis si seulement vous aviez pu voir ce serveur, tellement fier de son eau si tiède...

mercredi 1 août 2012

Impressions à chaud



Il y a quelques jours, alors que nous étions en vacances dans une maison danoise échangée avec la nôtre, nous sommes tombés sur le magazine "Psychologies", dont l'édito portait justement sur l'échange de maisons. La coïncidence était déjà grande, mais elle le fut encore plus dans la description, par l'auteur, de son expérience de ce système.
À la fin de son édito, le journaliste invitait les lecteurs à lui faire part de leurs commentaires. L'occasion était trop belle pour la laisser passer.  J'ai ainsi décidé de lui transmettre mes réflexions, en une poignée de paragraphes.
Et si l'idée vous prenait d'essayer à votre tour, voici donc mon point de vue sur le sujet, limité à quelques impressions issues d'une expérience encore assez limitée, mais qui viendra probablement à s'étoffer dans les années qui viennent...

Nous sommes une famille de cinq, et c'est vrai que le système de l'échange présente pour nous des avantages pratiques et économiques non négligeables. Cependant, après deux échanges réussis, nous réalisons qu'il y a effectivement bien plus que la simple question d'un logement pour les vacances.
Quand nous avons commencé à en parler avec nos amis, nous avons rarement suscité l'indifférence, mais souvent la curiosité, ou la crainte : "Mais ils vont vous voler des affaires ?! Ils risquent de casser des choses ?! Ils vont fouiller dans vos tiroirs ?! Vous allez devoir tout ranger dans une pièce fermée à clef ? ".
Nous avons également constaté avec surprise que dans nos couples d'amis, il y en a souvent l'un des deux qui est enthousiaste, tandis que l'autre y est farouchement opposé…

Le processus qui mène à l'échange est assez long. Pendant une première phase, nous prenons beaucoup de contacts, en fonction des destinations que nous visons, avec des familles  à peu près de même composition que la nôtre, afin d'avoir le même nombre de chambres. Nous sommes également régulièrement sollicités par d'autres familles, ou bien des couples, qui visent notre région.
Puis, une fois que nous avons trouvé une famille avec qui échanger, disponible en même temps que nous, c'est là qu'une véritable relation commence à s'installer.

En effet, nous ne nous connaissons pas, il va donc falloir nous montrer dignes de confiance si nous voulons accéder à leur maison. Alors nous parlons de nous, de notre famille, de notre travail, de notre région, de nos dernières vacances, etc. Nos trois filles sont tout aussi enthousiastes : elles veulent tout savoir sur les enfants de l’autre famille : leurs prénoms, leurs âges, leurs activités, leurs animaux de compagnie...
Au fil des mails, destinés initialement à organiser les modalités pratiques des vacances, nous en venons à discuter de plus en plus, de nous-mêmes, de nos projets, nous échangeons des photos de vacances, la confiance mutuelle s’installe…

Et puis lorsque le moment arrive, nous nous efforçons de leur rendre le séjour le plus agréable possible : on laisse une ou deux bouteilles de vin, quelques spécialités locales, des recommandations de sites à visiter, ou bien de restaurants à essayer. Pourquoi ces petites attentions ? Tout simplement par plaisir, parce que nous avons créé une relation telle que nous avons vraiment l’impression d’avoir invité des amis chez nous pour leurs vacances, pendant que nous veillerons sur leur maison.
Notre plus grande inquiétude, à ce stade, est plutôt de savoir si tout se passera bien pour eux, si tous les appareils vont bien fonctionner, si la "trucbox" ne va pas planter, s'ils seront bien installés, s'ils ne vont pas avoir de soucis avec l'eau, l'électricité, etc.
Et nous leur laissons alors les clefs en toute confiance (sans n'avoir rien enfermé dans une pièce de la maison...).

Petite anecdote assez amusante, tirée de notre récent séjour au Danemark, et qui illustre assez bien cette volonté d’ouverture : nous nous étions renseignés sur les usages de politesse, et avions lu que les Danois se saluent très sobrement, se font très rarement la bise, et même se serrent peu la main. Ainsi, à notre rencontre «physique» chez eux, nous étions plutôt réservés, et eux nous ont presque sauté au cou pour nous faire la bise… Ils s’étaient eux aussi renseignés de leur côté, et avaient appris que pour les français,  c’était une pratique courante entre amis… Pour une fois, ce sont les enfants qui sont les plus timides, la langue est un obstacle un peu plus sérieux pour eux, mais pas pour très longtemps.

C’est lors de ces rencontres (pas obligatoires, mais tellement plus sympathiques) que l’on réalise que l’on peut passer la soirée à discuter avec des gens que l’on voit pour la première fois, dans une langue que nous ne maîtrisons même pas, avec quelquefois des difficultés, mais toujours avec la volonté de se comprendre. nous sommes encore assez loin de l’audace d’Antoine de Maximy, dans sa fameuse émission «J’irai dormir chez vous» (je lui envie son incroyable sens du contact humain…), mais il faut quand même aller prendre des initiatives, se faire confiance rapidement, et aller vers l’autre en s’affranchissant des barrières sociales que nous nous imposons bien souvent à nous mêmes (on ne dispose que de peu de temps ensemble, alors autant oublier les réserves et la période d’observation). Nos filles sont toujours aussi enthousiastes pendant l’échange : elles s’occupent des animaux de compagnie, elles nous parlent des autres enfants comme s’ils se connaissaient depuis des années, elles sont très curieuses de savoir comment ils se sont répartis leurs chambres chez nous, ce qu’ils font, à quoi ils jouent...

Vous aurez sans doute remarqué que j'ai souvent utilisé le mot "confiance ". Cette répétition n'est pas due au hasard. La confiance intervient à plusieurs reprises dans un échange, mais en ce qui me concerne, je n'ai eu aucun effort à faire pour l'accorder. À aucun moment je ne me suis forcé à lâcher prise. La confiance arrive toute seule, dès les premiers échanges par mail, souvent en anglais approximatif... On peut avoir un bon ou mauvais feeling en quelques mots seulement, et pour l'instant, après deux échanges réussis, nos premières impressions ont été largement confirmées par la suite.
Alors oui, nous envisageons bien sûr de continuer dans cette voie, et nous chercherons encore de nouveaux contacts, qu’ils soient proches, ou bien à l’autre bout du monde, en recherchant tout autant un simple logement, que la qualité des échanges humains que nous avons connus jusqu’ici…