lundi 23 décembre 2013

Le jour où j'ai rencontré le père Noël


(Bon, c'est presque comme ça que ça s'est passé, mais c'est comme ça que j'avais envie de le raconter)

Alors voilà les toutes dernières minutes du dernier jour d'école de l'année, juste à la fin de la petite fête donnée en l'honneur des vacances de Noël. 

Ambiance de fin de soirée réussie, quand il se fait vraiment tard, mais que personne n'a envie de partir. 

À part les animateurs et nous, il ne reste qu'un petit garçon, qui se rapproche, l'air de rien, d'Elise (qui décidément ne remarque vraiment rien.)

Lui: regard conquérant, une audace à affronter n'importe quel chevalier.  
Elle: longues boucles blondes, un sourire à désarmer n'importe quel chevalier (c'est ma fille, et je n'ai jamais été très objectif.)

C'est là qu'il m'aborde, et m'explique discrètement son plan:
(tout en chuchotements)
- Bon alors vous allez cacher ce chocolat dans votre poche, et quand vous sortirez de la garderie, vous le donnerez à Elise en prenant l'air surpris et en lui faisant croire qu'il est apparu d'un seul coup, comme ça, dans votre poche. 

Moi, petit garçon de huit ans qui marche dans toutes les combines des copains:
- Ok, ça marche. Et après, je lui dis qu'en vrai, ça vient de toi ?
- Surtout pas, il faut qu'elle croit que c'est de la magie !

Tout ce stratagème, dans le seul but de faire un petit cadeau à Elise, sans qu'elle se rende compte que ça venait de lui, mais en mettant ça sur le compte de la magie de Noël. Le Père Noël ne s'y serait pas pris autrement... 

J'aime les petits garçons qui se cachent derrière le père Noël quand ils veulent faire un cadeau à une fille. Je veux dire, j'aime VRAIMENT ces moments où les petits garçons trop timides se débrouillent pour que les filles ne les voient pas.  

"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux" (Antoine de Saint-Exupéry)

"Je crois au moment. S'il n'y a pas le moment, à ce moment-là, il faut arriver à ce moment-là, au moment qu'on veut." (Jean-Claude Van Damme)
 
 
Note: toute ressemblance avec "Alors voilà" est purement recherchée...

L'air de rien


Aurore, de plus en plus enthousiaste à l'approche de Noël:
"Moi, pour Noël, je vais avoir une vraie Air-Guitare !!!"
...
C'est comme si c'était fait. Et puis je m'occupe de faire le air-paquet cadeau, je les fait super bien...

jeudi 19 décembre 2013

Crêpe-Party à la garderie


Aujourd'hui, quelques heureux élus ont eu le privilège d'être invités à la Crêpe-Party de la garderie. (Oui, ceux qui n'ont pas d'enfants ne réalisent pas à quel point la vie de parent peut être incroyablement palpitante...). 

Évidement, ces événements privés sont extrêmement sélectifs: pour avoir une chance de passer la porte d'entrée, il faut prouver qu'on a déjà au moins un enfant à l'intérieur (non, avoir une bouteille de jus de pomme à l'intérieur ne suffit pas). 


Dedans, ambiance survoltée: pour vous donner une idée, à côté un concert des Rolling Stones au Stade de France ressemble à une sombre répète de baltringues dans leur garage. L'explication en quelques chiffres: environ 30 enfants, entre 3 et 9 ans, à seulement 5 dodos de Noël...


Bon, je vous laisse, on va se faire une after chez Kizou en attendant l'ouverture de Royal Kids...

#vismaviedeparent

dimanche 15 décembre 2013

Des sœurs, des bulles, des plis

En fin de journée, Elise et Aurore étaient plongées dans les délices d'un bain interminable, quand...

Aurore: "Dis Papa, pourquoi quand on prend le bain, après on a les doigts vieux ?"

Moi: "..." En fait, je n'ai pas eu le temps de répondre, Elise (hilare) m'a coupé l'herbe sous le pied: 

"Vas-y, Papa, mets-le sur facebook !"

...

Pour les doigts plissés, je n'ai jamais su répondre. En revanche, partager des bêtises, ce n'était même pas nécessaire de demander...

#parentsdegeekettes


mardi 3 décembre 2013

L'île aux enfants


  Charlotte, sortant de la douche en débordant d’un enthousiasme communicatif:
- Hé, Papa ! T’as vu, ce savon, il est trop bien pour régresser !!
- Ah ?!? Je n’avais pas vraiment remarqué, mais maintenant que tu le dis, c’est peut-être pour ça !
- Ben oui, regarde: j’avais la peau toute sèche, et maintenant elle est toute douce !
- Ah oui. C’est vrai qu’il y a ça, aussi…

(Et moi qui pensait avoir enfin trouvé un coupable idéal… ((Il n’empêche. On ne se méfie jamais assez du savon…)))

lundi 4 novembre 2013

Une tablette à (vraiment) tout faire


Les filles épluchent consciencieusement les dizaines de catalogues de jouets de Noël, ne laissant aucune chance au moindre jouet d'échapper à leur liste pour le père Noël. 

Charlotte, s'extasiant devant les caractéristiques techniques des tablettes numériques : 
"Wouah !! Regardez, celle-là elle fait au moins 4 Gigots !!"
...
Si même Masterchef se met à sortir ses propres tablettes, Apple et Samsung ont du souci à se faire...

mercredi 30 octobre 2013

L'aventure au coin de la rue: le Geocaching en famille



Récemment, grâce à une de mes collègues, j'ai découvert un jeu: le Geocaching. L'idée est très simple: il s'agit simplement de trouver, à l'aide de coordonnées GPS, des petites boîtes cachées à différents endroits dans la ville ou en plein nature, et d'inscrire son nom sur le journal de découverte (le logbook), laissé à cet effet dans la cache. En gros, il s'agit d'une chasse aux trésors, à l'échelle mondiale, qui permet de découvrir des endroits que des "cacheurs" ont envie de partager avec des promeneurs de tous pays, par le biais de ce jeu.

D'ordinaire, je me promène sans but dans les rues de ma ville, sans idée particulière, en laissant le hasard choisir mon chemin (bref, je vagabonde, quoi...) Mais ce jeu donne un but aux ballades, et nous révèle les secrets de lieux méconnus ou encore oubliés des guides touristiques (il existe plus de 2 millions de caches dans le monde entier !)

Et l'un des intérêts, c'est que l'on peut pratiquer cette activité en famille, en proposant aux enfants une chasse aux trésors qui va devenir un prétexte amusant pour se promener.

Il y a quelques jours, je propose à Charlotte de nous arrêter près d'une cache, sans nous faire repérer par des adultes (enfin, de vrais adultes matures, quoi...): elle se prend au jeu en à peine une minute, et nous avons vite l'impression d'être des agents secrets en mission. La cache ne nous résiste que quelques minutes, et Charlotte est fière de son premier trophée. 

Une "nano cache" magnétique

Vu sa taille, il faut avoir de bons yeux...

Je l'emmène alors pour une nouvelle quête, et Elise nous accompagne pour cette nouvelle mission. Notre premier objectif, situé à l'église de Sainte-Radegonde, sera découvert après un solide travail d'équipe. 

Penser à emmener un stylo pour "se logger" sur le journal

Un peu de tourisme au passage...


Malheureusement, notre deuxième objectif, l'abbaye de Marmoutier, nous verra repartir bredouilles après de longues minutes de recherches infructueuses. Il semblerait que certains cacheurs soient bien plus malins que nous...

Quelquefois, il y a un vrai trésor comme récompense: nous sommes déjà tombés sur une épingle à cheveux, escortée d'un petit crabe en plastique ! (Indiana Jones est secrètement jaloux de moi depuis que la nouvelle s'est répandue.)

Pourtant, pas question de repartir avec: une des règles du jeu précise "Rien prendre, rien laisser" ou RPRL...

Pourtant, j'aurais bien aimé l'emporter, ce trésor...
Une autre chose très amusante, c'est que ce jeu possède ses propres codes, son propre langage. Par exemple, les "moldus": dans Harry Potter, ce terme désigne tous ceux qui ne possèdent aucun pouvoir magique. Dans ce jeu, il désigne les non-initiés, mais je dirai plutôt que ce terme désigne tous ceux qui ne manqueront pas de nous prendre pour des idiots s'ils nous voient chercher comme des andouilles et devenir à moitié hystériques lorsque nous trouvons enfin une petite boîte pas plus grosse qu'un ongle. C'est pourquoi je pense qu'il est préférable de rester discrets sur nos mystérieuses activités...

Alors si l'aventure vous tente, si le chercheur de trésors qui sommeille en vous perd patience, allez faire un tour sur le site officiel du Geocaching, car qui sait ? Vous habitez peut-être à quelques mètres d'une cache, sans le savoir. Peut-être passez-vous tous les jours devant, sans vous douter qu'un trésor est à portée de main. Et peut-être que la personne que vous venez de croiser dans la rue, feignant s'intéresser aux vitraux de cette petite chapelle, était en réalité un géocacheur en quête d'une cache qui tarde à livrer ses secrets...

Bon, je vous laisse: je dois aller checker* un waypoint**, j'ai encore une chance de logger en FTF***, ou au pire en STF****, RPRL***** bien sûr...

* Fouiller
** Point de passage, qui renferme un indice ou la cache elle-même
*** First to find, ou premier à trouver
**** Second to find, deuxième à trouver
***** Rien prendre, rien laisser


La chapelle des Lazaristes,  peu connue des tourangeaux (sauf des cinéphiles)

Sans les cinémas studios à proximité, tout le monde aurait oublié cette chappelle...


Les vieux murs renferment beaucoup de secrets

Ce jeu a manifestement beaucoup d'adeptes...

lundi 30 septembre 2013

Celui qui portait le chapeau



Alors voilà, ça c'est moi. 
Moi, vu par des yeux de 6 ans et demi (c'est à dire Elise, pour ceux qui auraient parfois du mal à suivre (et je ne les en blâme pas (de temps en temps, je ne m'y retrouve pas moi non plus...)))

Bien évidement, la première chose que j'ai remarquée, c'est cet étrange chapeau (et ne me dites pas que vous ne l'avez pas vu !)

Puis je me suis demandé ce que pouvait bien être ce drôle de bâton noir que je tenais à la main. J'aurais peut-être mieux fait de garder mes questions:

Moi (inquiet): "Mais ?!? C'est un fusil que tu as dessiné dans ma main ??"
Elise (offusquée): "Mais non, pas du tout !!"
Moi (rassuré): "Ah, bon..."
Elise (conquérante): "C'est une mitraillette !!!"
Moi : "Ah, bon..." (pas si rassuré que ça, finalement)

D'accord. Résumons: ma fille me voit comme un psychopathe qui se promène avec des armes automatiques tout en portant un chapeau grotesque. 

Mais bon, si c'est comme ça quelle m'ème, alors...

samedi 21 septembre 2013

Du sport, cinq fruits et légumes par jour



Comment occuper un splendide samedi après-midi ensoleillé ? Quel serait, selon vous, le meilleur endroit pour profiter des belles couleurs et de la douce chaleur de ce début d'automne ?

...

Vous je ne sais pas, mais nous on a choisi les urgences pédiatriques de l'hôpital Clocheville. C'est toujours très animé, on connaît tout le monde, et on peut y passer des heures à lire sans être dérangé par personne. 

Et en plus, le personnel soignant est vraiment très prévenant: ils ont une machine à café qui fonctionne. Eux. 
 
Maintenant, il ne reste plus qu’à tenter d’expliquer au médecin qu’il ne s’agit absolument pas d’une chute de cheval. Car malgré la tenue complète d’équitation, et malgré les indices accablants que nous répandons sur notre passage (il y a des poils de poney dans tout le couloir des urgences, et une subtile odeur de crottin a délicatement envahi la salle d’examen…), il ne s’agit seulement que d’une maladroite chute au club d’équitation, comme ça, à pieds…

Je sais, les apparences jouent contre nous.

Sceptique, le médecin nous renverra à la maison avec une bonne dose d’antiseptiques pour soigner des bobos finalement sans gravité, même si c’est encore cette loi de la gravité qui nous a conduits à l’hôpital.

Les joies du sport en plein air… Nous allons nous rabattre sur la consommation de fruits, ça semble être moins dangereux pour entretenir la santé.
 
 
"Le cheval, c'est trop génial !" (La Fédération Française d'Equitation)

"Le secret d'une bonne santé: faire du sport et manger cinq fruits et légumes par jour" (le corps médical)

"Moi, Adam et Ève, j'y crois plus tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme, ça peut pas être mauvais, c'est plein de pectine..." (Jean-Claude Van Damme)

jeudi 19 septembre 2013

Memento



Il faut que je vous avoue quelque chose: je n'ai strictement aucune mémoire pratique (vous savez, celle qui sert à penser à ramener du pain, penser à appeler le médecin, penser à récupérer les courses, à renouveler l'abonnement au cinéma, etc, etc, etc. ). C'est assez désespérant, mais en contrepartie, ça me pousse à être créatif pour régulièrement trouver des excuses qui soient un minimum vraisemblables...

Pour essayer malgré tout de m'en sortir au quotidien, j'ai toujours dans mes poches un nombre incroyable de Post-it de toutes les tailles et de toutes les couleurs, avec tout ce que je ne dois pas oublier. 

Bien entendu, j'oublie de les regarder, je les oublie dans mes poches, et ils finissent dans la machine à laver, si bien que je retrouve tout le temps des miettes de Post-it dans le linge propre (ne vous demandez plus d'où viennent tous les confettis que vous utilisez dans vos fêtes...)

Heureusement, pour la dernière fête des pères, l'institutrice d'une de mes fille a eu la merveilleuse idée de faire fabriquer à nos enfants de splendides pense-bêtes pour les papas vraiment tête-en-l'air. 

Et c'est réussi: quand on est dans la même pièce, il est impossible de le manquer, et même impossible de se concentrer sur autre chose. 

Il ne restait qu'un seul détail: penser à l'emmener au travail pour l'utiliser... Et pourtant, je savais que je devais m'attendre à de sérieux problèmes si je me faisais encore prendre en flagrant délit d'amnésie. Il y a quelques années déjà, Charlotte était tombée sur le magnifique pot à crayons qu'elle m'avait fabriqué pour sa première fête des pères, mais qu'une suite d'événements improbables m'avait sûrement empêché d'emporter à mon bureau. 

Sa réaction ne s'était pas faire attendre: (sur un ton saturé de reproches) "Mais enfin Papa! Tu n'as pas emmené ton pot à crayons à ton travail ?!?"

Moi (Excuse bidon trouvée dans la seconde): "Non mais là, tu vois, je change de travail, alors je l'emmènerai dans mon prochain bureau, ce sera bien mieux..."

Cette fois-ci, je ne m'en étais pas trop mal sorti. 

Je n'ai pas retenu la leçon. 

Il y a quelques jours, je laissais négligemment trainer mes précieux Post-it sur la table de la cuisine, pas peu fier d'avoir pour une fois pensé à les sortir de mes poches, quand j'entends Elise s'écrier (furieuse):

"Comment ça !?! Tu utilises des Post-it alors que je t'ai fabriqué un pense-bête à l'école ! Mais enfin, tu te rends compte, j'ai mis quatre jours à le faire !!!"

...

Et ce n'était pas fini: "Et puis d'ailleurs, tu l'as mis où, le pense-bête que je t'ai fabriqué ?!"

Moi (embarrassé, avec une crédibilité proche du néant): "Eh bien, tu vois, je l'ai rangé dans une boîte en plastique à la cave pour être bien sûr qu'il ne soit pas abimé." 

Bourde diplomatique majeure...

Depuis, pour me rattraper, je suis obligé de prendre des photos de tous mes cadeaux en situation: le pense bête à côté de l'ordinateur, le pot à crayon et son meilleur copain mon mug à café, le rond de serviette qui m'accompagne en réunion de direction (oui, je vous assure que je fais un malheur avec cet accessoire...)


La taille indique que j'ai plus besoin de café que de stylos


Le pense-bête tient la comparaison sans problème


Mais ce n'est pas tout: il est absolument impératif que l'exposition "L'histoire des cadeaux de fête des pères à l'aube du 21ème siècle" demeure permanente. 

Eh oui: en cas de visite surprise des filles à mon bureau, elles doivent pouvoir vérifier à n'importe quel moment que leurs cadeaux sont non seulement visibles par tous mes collègues (environ 2500), mais également utilisés à bon escient (c'est à dire certainement pas pour caler une armoire...)

A tel point que si un jour vous venez visiter mon bureau, vous constaterez au premier coup d'œil que la déco ressemble à s'y méprendre à celle d'un centre aéré (je pense ça doit me valoir un paquet de surnoms ridicules qui circulent dans les couloirs...) 

D'ailleurs, il faut absolument que je pense à ne plus jamais inviter personne dans mon bureau. 

Je vais le noter sur mon pense-bête. 



PS: Si vous n'avez pas vu le film Memento, achetez-le, louez-le, VODez-le ou même piratez-le. Le héros, suite à un traumatisme crânien, perd toute mémoire à court terme, et afin de retrouver le meurtrier de sa femme, il note tout sur des post-it, des Polaroïds, se tatoue des indices sur la peau. C'est bien ficelé, et quand on commence à le regarder, on ne peut plus décrocher...

mercredi 11 septembre 2013

Celui qui savait où regarder


Ce matin à l’école, je sacrifie comme toujours au rituel du nettoyage des lunettes d’Aurore (étant bien précisé que la moindre poussière me vaudrait au minimum d’être jeté aux lions).

Je commence par nettoyer très consciencieusement la face avant, et là, Aurore m’observe et me lance (sur un ton « Nan mais Allo, quoi ! ») :

« Mais Papa ! Pourquoi tu nettoies devant ?!?! C’est pas par là que j’regarde, c’est par là !! (en me désignant la face intérieure) »


C’est vrai, ce que je peux être étourdi…

Et dire qu’avant, je m’acharnais à nettoyer mes lunettes de chaque côté.

Mais ça, c’était avant…

dimanche 1 septembre 2013

L'oiseau violet

Aujourd'hui, j'ai le plaisir (et l'immense fierté, il faut bien le dire) de laisser la plume à ma grande fille Charlotte qui avait envie, le temps d'un article, de partager quelques mots avec vous (et j'espère qu'elle en partagera encore beaucoup d'autres...)

À Bilbao, mes parents ont acheté un oiseau violet en pièces détachées. 
Ce qui est impressionnant, c'est que mon papa l'a monté en 20 min! (en plus il est super joli !).



Charlotte, 9 ans.


Je reprends ici la plume pour ajouter quelques simples détails: nous avons trouvé ce splendide oiseau dans la boutique à souvenirs du musée Guggenheim de Bilbao. Ce sera peut-être un peu difficile d'établir un lien entre les collections du musée et ce genre d'objets proposés par la boutique. D'ailleurs, après mûre réflexion, je crois bien qu'il n'y en a aucun. Mais qu'importe: en plus des traditionnels mugs et stylos portant l'image du musée,  nous avions envie de ramener cet amusant oiseau en kit de la designer finlandaise Anne Paso. (Vous pouvez trouver d'autres animaux, ainsi que les arbres pour accueillir les oiseaux, sur le site Lovi).

Julien, environ 28 ans de plus que Charlotte.


Celui qui ne se montrait jamais

Aurore, victime des redoutables mécanismes de marketing de la publicité d'une chaîne jeunesse: "Oh! Moi je voudrais avoir un Kidipet ! Dis Papa, je pourrais en avoir un ?"

J'allais ouvrir la bouche pour protester, me préparant à une négociation serrée, quand Aurore poursuivit: "Ah mais attends, j'ai une idée: je vais le demander au Père Noël, comme ça, ça ne vous fera pas dépenser de sous..."
...
Et voilà. Piégé par une légende. Encore et encore...

mercredi 14 août 2013

Lost in translation


La chanson préférée d'Elise en ce moment, qu'elle m'a demandé de passer dans l'autoradio: "Ratatouille". 

Ça ne vous dit rien ?!?

Si, je suis sûr que vous la connaissez, cherchez bien... 

Allez, je vous aide un peu: si on change quelques lettres, on obtient "With or without you" (oui, c'est bien ça, celle de U2, exactement...)
...
D'accord, vous avez raison: on devrait peut-être profiter des vacances pour commencer à lui apprendre quelques mots d'anglais...

lundi 5 août 2013

E/R


Alors voilà Elise, 6 ans et demi, un trampoline dans son jardin et des vacances pour en profiter quand elle veut.

Mauvaise réception, mauvaise cheville, mauvais jour... Ça fait trop mal pour continuer à sauter, on va faire une pause avec le trampoline.

Un peu de glace empruntée aux cocktails des parents, et voilà que les sœurs et copines font oublier le bobo. On aurait même refait du trampoline, sans ces parents décidément trop sérieux: ils auraient du prendre plus de cocktail...

Une nuit de sommeil, sans même savoir à quelle heure on a bien pu de coucher, et la cheville ressemble maintenant à un ballon sauteur, les antennes rigolotes en moins.

C'est parti pour l'hôpital Clocheville, un dimanche, le jour idéal... Le GPS peut rester couché, les parents ont l'air de connaitre le chemin, et même tous les raccourcis et variantes imaginables.

Bonjour Madame, carte vitale, comment tu t'appelles, adresse, numéro de téléphone, c'est arrivé comment, médecin traitant... Les habitudes, même anciennes, ne partent jamais vraiment.

Infirmière, externe, interne, radio: la routine a toujours quelque chose de rassurant. Après une belle journée passée bien à l'ombre dans un établissement public, ce sera un mois de plâtre pour une vilaine entorse. On va faire la tête au trampoline jusqu'à la fin des vacances, il ne l'aura pas volé, celui-là...


Je n'aime pas les dimanches aux urgences. Je veux dire: je n'aime VRAIMENT pas les dimanches aux urgences...

"Un corps lâché au dessus du vide finit toujours par retomber par terre." (Isaac Newton)

"Si tu retires tout l'air qu'il y a dans le ciel, tous les oiseaux vont tomber par terre" (Jean-Claude Van Damme)
 

mardi 2 juillet 2013

Tu quoque mi fili


Ça devait arriver. Élise a parfaitement assimilé notre système "ronds verts=récompense / ronds rouges=punition". 
Elle a même tellement bien compris que maintenant, ça se retourne contre moi (oui, il peut arriver, occasionnellement bien sûr, qu'on me colle un rond rouge, comme ça, de manière complètement injuste, d'ailleurs).

Je suis fait. Re-fait. Et même re-re-fait. Comme une souris dans les pattes d'un chat. Ou même un crapaud dans un bocal.

Finalement, je me demande si je ne préférais pas quand elle ne savait pas encore écrire...

lundi 24 juin 2013

Peace, Love, and Sunglasses

Charlotte, en grande sœur adorable, se promène dans les listes de lecture de l'Ipod, à la recherche du morceau préféré d'Elise : "Mercedes-Benz" de Janis Joplin.

Et voilà qu'elle trouve l'album, une photo sur la jacquette:
"Ben ?!? Elle était aveugle Janis Joplin ?"

Moi : "Aveugle ? Non, pourquoi ?"

Charlotte : "Bah pourquoi elle portait des grosses lunettes de hippie, alors ?"
...
Comment dire ?!?
...
(((J'adore quand une seule réplique arrive à sauver un week-end pourripluvieux. Vraiment.)))

jeudi 20 juin 2013

L'affaire du collier


Il y a quelques jours, nous explorions notre quartier, à la découverte de ses curiosités à peine cachées, et c'est alors nous sommes tombés sur ce que tout le monde ici appelle familièrement "les 100 marches". Comme vous pouvez vous en douter à ce nom évocateur, il s'agit d'un escalier. Mais pas n'importe lequel. À entendre les habitants du quartier en parler, on sent bien qu'il fait partie des mythes et légendes locales, et que nous devons être les derniers à ne l’avoir jamais emprunté. Il fallait absolument que nous allions voir de plus près, pour ne plus avoir l'impression de passer à côté de la "Tour Eiffel" du coin.

De loin, c’est très curieux: cet escalier planté dans le coteau semble monter directement dans la végétation, et on n’en voit pas la fin. Intrigués, nous nous sommes engagés dans l'étroite "allée de la côte fleurie", vers les seules premières marches visibles, comme s'il s'agissait d'un rite initiatique pour enfin appartenir pleinement à ce quartier.

Après cela.... ?

Et nous ne savions même pas où nous allions... Mais ça n’avait aucune importance: d’ordinaire, le chemin mène vers la destination. Cette fois, c'est le chemin qui était notre destination. 

Et puis il ne servait à rien de se demander: "Où cet escalier mène-t-il ?", alors que la vraie question était plutôt: "Quand mène-t-il ?". Oui, car au bout des 122 marches de cette légende (comptage certifié par les filles, le maçon n’était apparemment pas mathématicien), nous sommes arrivés... dans les années 1930 ! Ou alors, les maisons qui se sont installées ici dans les années 30 ne sont jamais parties, et n’ont pas changé d’une brique. En tous cas, l’effet est saisissant. Il ne manque que quelques calèches, quelques Delahaye, peut-être aussi un allumeur de réverbères, pour que le tableau soit complet.

Nous avions le sentiment de nous promener dans le décor d'un vieux film muet, nous étions presque surpris de nous voir en couleur et de pouvoir nous parler sans brandir nos répliques sur des cartons !

Mais il était temps de quitter nos rêveries, et de revenir à la réalité. Pour cela, rien de plus simple: il suffisait de reprendre l'escalier dans l'autre sens.

C’est alors, sur le chemin du retour, les yeux encore chargés de nos découvertes, que le drame soudain, inattendu, sournois, implacable nous tomba dessus: Elise avait perdu son collier. Un authentique collier magique en véritable plastique massif, fabriqué uniquement en quelques centaines de milliers d’exemplaires pour une édition illimitée d’un prestigieux magazine féminin (un "OK Girls" à 1€20 maxi).

Inconsolable.

Et alors il importait peu que nous soyons presque arrivés à la maison, que ce soit l’heure du bain, et même déjà du repas, et que notre seule infime chance de retrouver cette merveille soit de refaire tout le chemin en sens inverse, en regardant le plus près possible de nos pieds (captivant, comme promenade !) 
En plus, il fallait faire vite si nous ne voulions pas finir noyés sous les larmes. J’avais l’impression de partir à la quête du Graal, il me manquait juste une Excalibur en plastique (oui, en plastique: il faut s’adapter au but poursuivi...)

Par chance, nous avons facilement retrouvé nos pas, puis un peu plus loin, l’escalier, et à ses pieds, le (((précieux))) collier. Il ne nous restait plus qu'à rentrer en évitant de nous laisser embarquer dans une nouvelle aventure avant le dîner...

Et voilà, tout ça pour vous dire pourquoi, depuis ce jour, quand nous sortons faire une balade, nous nous préparons toujours à en faire deux: une première le nez en l’air, puis la même les yeux dans les orteils.

Depuis, je ne compte plus le nombre de fois où je suis tombé du haut d’un trottoir, et où je me suis fait bousculer par un réverbère...

lundi 3 juin 2013

La Loire à vélo, un vrai jeu d'enfants...


Allez, c'est parti !

Habitant juste au bord de la Loire, nous bénéficions d'un paysage magnifique, dont on peut profiter grâce au parcours "Loire à vélo", un chemin aménagé le long du fleuve sur plusieurs centaines de kilomètres, qui fait la joie des joggers, promeneurs, et nous permet des sorties très agréables en famille... En général, ces petites promenades se déroulent comme ça:

Un jour comme les autres.

14h30. Moi : "Et si on allait se promener sur le parcours Loire à vélo ?" (débordant d'enthousiasme, confiant, insouciant, détendu, zen, etc.) 

Les filles : "Oh oui, oui, oui !!! Trop bien ! On y va! "

Moi : "Ok, alors préparez-vous, je sors les vélos, et on est partis dans 5 mn. (Alors, souvenez-vous bien de cette petite phrase, parce que d'ici quelques lignes, elle pourrait bien: soit me rendre ridicule à jamais, soit vous assommer de rire, et probablement les deux a la fois...)."

14h35. Début des négociations sur la tenue vestimentaire :

Moi : "Non, retournez vous changer, et allez mettre un jean."

Les filles: "Mais pourquoi on ne peut pas mettre de jupe ?" 

Moi : "Parce que ça n'est vraiment pas pratique pour faire du vélo, et qu'un jean vous protégera mieux en cas de chute. Allez vous changer toutes les trois, on devrait déjà être partis."

15h10. fin des négociations. J'ai du faire quelques concessions et céder une bonne poignée de bonbons à chacune, mais elles ont fini par adopter mon point de vue.

15h11. Début des négociations sur le moyen de transport : 

Une fille: "Moi je veux la trottinette !"

Une autre fille: "Moi aussi !"

Encore une autre fille: "Moi aussi !"

Nous n'avons qu'une seule trottinette. Les négociations vont être serrées. 

Je finis par faire diversion en montant moi-même sur la trottinette pour les faire mourir de rire et leur montrer à quel point il serait important pour leur réputation de choisir le vélo.

15h45. Fin des négociations : elles prendront toutes les vélos, ça me simplifiera la vie (si, c'est vraiment ce que je pense à ce moment-là).

15h46. Départ.

15h47. Ou plutôt faux départ : comme ça fait des lustres que l'on a pas mis le nez dehors, il faut d'abord regonfler tous les pneus des vélos (6 pneus au total).

15h48. Je pars dans la cave pour ramener la pompe à vélo.

16h21. Je reviens de la cave, équipé de la pompe (qui était vraiment super bien rangée...), et fusillé du regard par trois paires d'yeux noirs qui commencent vraiment à s'impatienter.

16h22. Je commence à pomper, mais il ne se passe rien. Ayant longuement étudié les fondements de la philosophie Shadok, je me dis qu'il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien, que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas. 

Ce qui se vérifie dans mon cas: je ne peux pas arrêter de pomper, j'ai les trois filles qui me surveillent, et il vaut mieux qu'elles pensent que tout est normal... Donc je pompe, sur un rythme hypnotique afin d'endormir leur méfiance, tel un charmeur de serpent... mais avec une pompe a vélo au lieu d'une flûte.

16h50. Départ n°2 (Bon c'est ici que ceux qui se rappellent du "...et on est partis dans 5 mn" ont le droit de railler, charrier, bâcher copieusement. Allez-y, lâchez-vous, c'est amplement mérité...). Après avoir trouvé le bon embout pour la pompe, les vélos sont devenus utilisables, mais j'ai les bras tétanisés et brûlants à force d'avoir pompé. Tant pis, je me reposerai pendant la balade...(là aussi, vous pouvez retenir cette petite réplique, parce que l'air de rien, elle a son potentiel...) 

17h05. Au bout de 80 mètres, tous les vélos sont par terre, et toutes les filles se précipitent sur les cotés du chemin pour cueillir des pâquerettes, des pissenlits, et faire le concours du plus gros bouquet pour Maman, parce que c'est quand même vraiment trop trop joli....

17h28. Les voilà qui repartent, en zigzag, en rond, en 8, en S, en N, en tout ce que vous voulez sauf en ligne droite, avec des trajectoires entremêlées qui laissent entrevoir la collision à tout moment. L'angoisse. Toutes les 2 minutes, je perds 6 mois d'espérance de vie. Je ferais peut être mieux de ne pas regarder, parce qu'à ce rythme là, j'aurai l'air d'un vieillard avant de revenir à la maison...

17h45. Sur notre chemin, le long de la Loire, on trouve: le parc de Sainte Radegonde. Bien entendu, arrêt obligatoire aux jeux pour enfants, et je me retrouve immédiatement réquisitionné pour pousser les filles à la balançoire, ou encore à la tyrolienne. Bientôt, c'est même tous les enfants du parc que je me retrouve à pousser: le bruit a circulé, plus vite qu'une trainée de poudre, qu'un papa s'était encore laissé piéger aux jeux, mais qu'il fallait en profiter rapidement avant qu'il ne soit complètement usé comme les autres. Pas moyen d'en échapper avant qu'ils ne soient tous passés. Ça m'apprendra à m'approcher trop près des jeux...

18h50. Nous reprenons le chemin de la maison. La bonne nouvelle, c'est qu'elles se sont bien amusées aux jeux, l'autre nouvelle, c'est qu'elles sont trop fatiguées pour rentrer en pédalant, et qu'elles viennent me voir à tour de rôle pour me faire porter leurs montures, m'expliquant qu'elles ont encore des fleurs à cueillir pour Maman. J'ai déjà un vélo dans chaque main. J'essaye de me défiler en prétextant que je n'ai que deux mains, mais on me fait remarquer que j'ai aussi des épaules pour y poser des vélos, et je me retrouve bientôt couvert de métal, un peu comme Iron Man, la classe en moins... 

19h. Bilan de la sortie : les filles ont fait au total 600 mètres de vélo (à elles trois), j'ai des courbatures partout, des ampoules aux mains et la marque des cadres de vélo incrustée dans les épaules. Point positif: je dormirai très bien ce soir (il fallait bien qu'elle finisse par être reposante, cette balade...).


Ce qu'il y a de bien avec le parcours Loire à vélo, c'est qu'on peut y faire du vélo. Ce qui est encore mieux, c'est qu'on peut aussi le faire à pieds. Mais ce qui est vraiment le plus fort, c'est qu'on peut mixer: on peut le faire à pied, en portant des vélos...

Si vous voulez faire une vraie randonnée sur ce chemin, vous trouverez des infos sur le site Internet dédié à ce parcours.

Et j'ai réussi à garder une main libre pour faire une photo !




Cette borne indique que nous nous trouvons sur la route de Saint-Martin




A bientôt !


samedi 25 mai 2013

Ordinary people


Et nous voilà de retour de l'école. En nous garant en bas de la maison, nous croisons notre voisin dans sa Chevrolet Corvette décapotable jaune. Petite précision: quand certains se contentent de collectionner des timbres ou des splendides boules à neige, lui collectionne les voitures de luxe, et de préférence bien tape-à-l'œil. Ce qui lui donnerait presque l'air d'un vieux beau sur le retour (et je ne dis pas ça par pure jalousie, bien entendu...).

Charlotte, le remarquant, me demande : "Dis papa, pourquoi notre voisin riche, il ne vient jamais à l'apéritif des voisins ?" (tout le quartier une fois par an: on se voit, on discute de n'importe quoi, on se dit qu'on devrait faire ça plus souvent, et puis on attend l'année d'après...)

Moi : "Il est peut-être trop occupé à chaque fois..." (C'est bien, de le dire comme ça, non ?)

Charlotte : "C'est triste quand même, la vie de riche : on ne peut rien faire d'amusant parce qu'on est tout le temps trop occupé à faire des choses pas intéressantes ! "

Moi : "En même temps, quand on est pauvre, on ne peut pas faire grand-chose non plus, tu ne crois pas ?"

Charlotte : "Oui, c'est vrai. Bon, c'est quand même bien, d'être normal, alors. Moi, je veux juste avoir une vie normale..."
...
Voilà. Je ne savais plus très bien, mais ça m'est revenu maintenant: c'est exactement pour ça qu'il fallait faire des enfants. Pour nous clouer sur le siège conducteur d'un break familial avec des pensées désarmantes...

vendredi 24 mai 2013

Mon beau-père et moi

Ce matin, Elise (6 ans) avait à peine mis les pieds dans sa classe qu’un garçon (6 ans…) est venu la voir pour lui offrir une bague.

Devant moi.

Le fou.

Comme la bague était trop petite pour les doigts d’Elise (pourtant, j’ai un peu essayé de la régler, je vous promet que j’ai fait un tout petit effort), j’ai expliqué calmement à l’apprenti prince charmant que c’était mieux s’il repassait d’ici une vingtaine d’années (surtout pas avant…).

vendredi 17 mai 2013

3 filles + 1 mystère = Château de Moulinsart



Je suis toujours surpris par l'effet de l'élévation de la température extérieure sur nous : impossible de traîner au lit le matin, de garder les portes fermées, et de rester tranquillement installés près du feu avec un bon livre, ou devant un DVD avec les filles, tous serrés les uns contre les autres comme des chats en manque de câlins. C'est comme si on était aspirés au dehors, vers le soleil et la brise tiède du matin. C'est pourtant si facile en hiver: les disputes se résument alors au choix du dessin animé, et les sorties se limitent à aller chercher du bois dans le garage pour alimenter le poêle.
A présent, c'est certain, après quelques timides tentatives avant les vacances d'avril, le printemps nous a bien rejoints, et s'est installé le long du fleuve royal. L'occasion pour nous de parcourir la vallée, à la découverte de ses châteaux.

Nous étions alors sans savoir que celui dans lequel nous nous arrêterions cette fois nous réservait des aventures aussi invraisemblables...

Comme je n'étais pas bien sûr de croire encore à cette histoire d'ici quelques jours, je pris mon bloc-notes pour écrire un récit qui me permettrait de soigner mes insomnies sans fin:

Après un hiver qui nous semblât interminable, nous étions pressés de partir à l'aventure, percer les secrets d'un des innombrables châteaux de la Vallée de la Loire. C'est ainsi que par une belle journée ensoleillée du mois d'avril, notre petite famille prit la route de Cheverny, près de Blois, afin d'y contempler un petit bijou de la renaissance, un château toujours habité par ses propriétaires.

Arrivés sur place, il se produisit un phénomène des plus étranges : le château, ainsi que tout le paysage, se transformèrent en décor de bande dessinée! Il me semblait que même moi, je n'étais plus qu'un personnage de BD, un vague cousin du capitaine Haddock, peut-être (mon inséparable pull marin est sûrement pour quelque chose dans cette impression...).

Source : http://www.chateaux-story.com

La curiosité, profitant de notre surprise, nous poussa dans la crypte du château, où le célèbre reporter Tintin fut détenu par les frères Loiseau, qui cherchaient alors à faire main basse sur le fabuleux trésor du terrible pirate Rackham le Rouge.

Source : http://arts-spectacles.krinein.com

La crypte nous livrait ses secrets un par un, trappe après trappe, une merveille après l'autre, nous plongeant à chaque fois un peu plus loin dans l'imagination d'Hergé.

Source : http://www.chateau-cheverny.fr/

Mais alors que nous admirions l'habileté déployée par Tintin pour s'enfuir à l'aide d'une poutre et d'un simple drap, Elise et Aurore, probablement inspirées par tant d'ingéniosité, nous faussèrent compagnie pour aller découvrir par elles-mêmes les secrets du château.


Seulement voilà: nous avions beau chercher, plus aucune trace des filles. Avaient-elles décidé, sur un accès d'espièglerie, de nous jouer un sale tour et de se cacher dans une histoire ? Ou bien elles s'étaient peut-être retrouvées embarquées par un de ces personnages hauts en couleur qui peuplent cet univers mystérieux...
Mais alors, qui pouvait être dans le coup ? Les frères Loiseau, évadés de prison ? L'équipe de flibustiers de Rackham le Rouge, évadés d'un roman d'aventures ? Les espions Bordures infiltrés au cœur même de la vallée de la Loire ?

L'angoisse montait en moi, accompagnée de toutes ces sensations familières, qui s'invitent à tout bout de champ, sans prévenir, sans attendre qu'on soit prêt, sans la moindre délicatesse. Je sentais déjà l'intérieur de mon ventre se liquéfier. Il parait que le corps humain est composé d'eau à 60 %. Là, j'étais déjà à 80 %, en train de passer à 90 %, et je ne serais bientôt plus qu'une grande flaque d'angoisse inerte.

J'avais le souffle court. Le cerveau en ébullition.

Il me fallait un plan. Vite.

L'idée me vint alors de faire appel à la célèbre détective, Mademoiselle Charlotte Holmes. Et ce qui tombait bien, c'est qu'elle nous faisait justement l'honneur de nous accompagner...


Nous en étions là, Charlotte et moi, à nous demander comment Dupont et Dupond s'y prendraient pour repérer les indices que pouvaient laisser Élise et Aurore derrière elles: miettes de gâteaux, traces de doigts au Nutella sur les murs, poignées de portes collantes de bave de sucette, fresques "Hello Kitty" sur les murs du château... Par où commencer ? D'autant plus que le jeune prince Abdallah les avait précédées, laissant également son empreinte caractéristique...






C'est alors que Charlotte remarqua au sol les traces de pattes de Milou : "il a du flairer une piste. Nous n'avons qu'à suivre ses traces, elles nous guideront à travers le château pour retrouver les filles !".



Les traces de pattes nous emmenaient vers le salon du château, mais au moment précis où nous sommes entrés, un coup de tonnerre nous figea sur place, toutes les vitres volèrent en éclat, et la lumière s'éteint, nous laissant seuls avec le téléphone qui sonnait, insistait, et insistait encore et encore jusqu'à ce que Charlotte Holmes se décide enfin à décrocher.


Elle ne me quittait pas du regard tandis qu'elle buvait littéralement les paroles de son interlocuteur. Puis elle raccrocha, et toujours en me fixant de ses grands yeux bleus, me dit: " Ces gars-là ne reculent devant rien: ils demandent carrément la Boucherie Sanzot ! Il faut vraiment être tordu pour imaginer un échange pareil ! ".

Par chance, on pouvait encore compter sur les filles pour tenter de s'échapper en feignant (ou pas) de se disputer pour faire diversion, et filer vers le laboratoire de Tournesol, dans l'idée d'y trouver de quoi attirer l'attention (bien qu'il soit assez rare qu'elle réussissent à passer inaperçues...).
C'est alors qu'il nous revint en mémoire l'avertissement du gardien du château, que nous avions croisé à notre arrivée : "Prenez garde ! Interdiction absolue de ne pas toucher et de garder les mains dans les poches: les enfants doivent ouvrir toutes les portes, toucher à tous les boutons, et regarder dans toutes les cachettes secrètes dans les trappes, c'est très important ! ".

Ce n'était pas tombé dans l'oreille de sourdes. Elles avaient effectivement trouvé et testé les machines de Tournesol: toutes les vitres du château étaient cassées, et j'entends encore la voie d'Aurore qui résonne dans les couloirs : "T'as vu ça, il est trop fort, ce Tournesol! Un bouton rouge, et hop! Plus de carreaux, ni de vaisselle! ". Et Élise de répondre: "Ouais, les parents vont être trop contents qu'on les ait débarrassés du ménage!".

Charlotte Holmes remarqua alors, au milieu de tout ce verre brisé, un paquet de cigarettes étrangères (bordures, pour être exact) ainsi qu'un morceau de tissu. Étaient-ce réellement des indices que les filles avaient réussi à nous laisser, ou bien étaient-ce des traces laissées là intentionnellement par Boris (oui, Boris, l'espion Bordure que si vous n'avez pas compris au premier coup d'œil que c'est un espion, c'est vraiment que vous vivez dans une BD...) pour nous emmener sur une fausse piste et s'emparer tranquillement des plans de la fusée lunaire ?


Le moment était venu de faire le point sur les cartes que nous avions en main afin d'évaluer nos chances de succès. Charlotte Holmes prit son précieux carnet de notes, sur lequel elle avait pris soin de faire l'inventaire des indices : 
  • Salle de bain, cuisine : vitres... Tout cassé !!!
  • Poignées collantes, résultat des analyses : bonbon + bave (dégueu !)
  • Salon : blague du boucher (trop chelou !)
  • Empreintes de Milou : je pense qu'il s'est roulé les pattes dans la farine...

Charlotte décida qu'il valait mieux faire confiance à Milou plutôt qu'à un vieux bout d'imperméable et quelques mégots qui parlent à peine notre langue.

Les traces de Milou nous conduisaient droit vers la salle des bateaux, mais un frisson nous parcourut lorsque nous vîmes les navires prêts à l'abordage : Élise avait été enlevée par l'infâme Rackham le Rouge, et elle était prisonnière sur le bateau des pirates, en pleine bataille avec le chevalier François de Hadoque !



Source : http://www.pbase.com
Heureusement, Charlotte Holmes a plus d'un tour dans son sac : la voilà qui se précipite vers le sous-marin de Tournesol, avec l'idée d'approcher discrètement, pour récupérer Élise sur le vaisseau de Rackham le Rouge, pendant que la bataille fait rage sur le pont.



Aurore, de son côté, avait réussi à échapper à ces cloportes de pirates d'eau douce, et parcourait le château de salle en salle, afin de mettre la main sur un modèle rare: une authentique armure pour enfant, pour en découdre avec ces misérables moules à gaufres et leur amiral de bateau-lavoir !!



Et nous voici sur le pont de la Licorne, prêts à croiser le fer avec ces olibrius, mais ces bougres d'extraits de patate, aveuglés par leur cupidité et croyant avoir repéré des boucles d'oreille en plastique, se mirent à se battre entre eux, nous donnant ainsi l'occasion de filer en douce dans les couloirs du château et de découvrir, par la même occasion, que le trésor était caché dans la crypte, depuis le tout début de cette histoire.

Photo-173.jpg
Source : http://stephane0369.over-blog.com

Tintin et le capitaine Haddock, nous ayant visiblement précédé de peu, garderont le trésor de Rackham et le château de Moulinsart, nous laissant nous diriger vers la dernière épreuve, celle que connaissent si bien les parents qui accompagnent leurs enfants dans les châteaux, et qui se trouve toujours juste avant la sortie...

Et voilà. Tout ça, juste pour finir par tomber tous ensemble dans l'habituel piège sournois et imparable: la boutique à souvenirs... Et bien évidemment, aucun moyen d'en sortir sans payer une rançon, tonnere de Brest !!



Bon, plus sérieusement, si vous voulez préparer votre visite, vous feriez mieux d'aller voir le site du château, ou bien consulter des blogs plus sérieux, par ici, par là, ou encore là.

En attendant votre visite, voici quelques images du château, de ses jardins et de l'exposition...








































































Source : http://stephane0369.over-blog.com


Source : http://www.chateau-cheverny.fr/


Je dois vous laisser : d'autres aventures nous appellent, et nous avons encore tellement de pages blanches qui n'attendent que nos récits...

A très bientôt !