Celui qui était étrange

 

Aurore, auscultant une des minettes : "Papa, je crois que Fiona a des puces, tu pourrais me passer la louche ?"

Moi (horrifié, imaginant Aurore en train de massacrer les puces à grands coups de louche, et la malheureuse minette juste sous les puces): "Une louche ?!?!! Tu es sûre ?!? Mais pourquoi faire ??" 

Aurore : "Ben oui, une louche quoi ! Pour voir les puces de plus près !"

...

Moi: "Aaaah d'accord ! (soulagé, elle s'est juste loupée d'une ou deux lettres...) Non, mais ça ne marchera pas. Avec une louche, tu ne les verras pas de plus près: tu les verras en double ! " 

J'ai bien vu dans ses yeux qu'avec une réplique pareille, c'est moi qui avait l'air suspect, mais elle a n'a pas cherché la petite bête. 

Et puis il faut bien dire que des puces en cette saison, c'est plutôt bizarre, non ?

Happy days

(La scène se passe à la sortie du collège, quelques jours seulement après la rentrée en 6ème)

Charlotte (pendant 10mn et sans jamais reprendre son souffle): "... Et alors tu vois, on est allées voir la fille pour lui demander de nous laisser jouer, et puis elle nous a dit... et puis on lui a répondu.. et alors elle nous a dit... et nous on lui a dit que... Et puis tu vois, pendant ce temps... et elle, eh ben elle a fait... alors que tu vois... et puis blablablablablabla..."

Moi (qui sait super-bien imiter le garçon qui écoute attentivement): "Ouais, 36 15 Ta Vie, quoi..."

Charlotte : "Ça veut dire quoi, 36 15 ?"

...

C'est là que j'ai une question à vous poser: est-ce que quelqu'un, parmi vous, pourrait m'expliquer comment on dit "36 15 Ta Vie" en djeun'z d'aujourdhui ? (Merci d'avance pour votre aide...)

#Teamparentspérimés

Urgences

Fin de semaine. Fin de journée. Sortie d'école...
Charlotte: "Dis papa, est-ce que le salon de coiffure peut nous prendre en urgence, au cas où, par exemple, Aurore nous raserait la tête pendant notre sommeil ?"
...
Juste au cas où.

Un service d'urgences capillaires. #alloquoi

Par moments quand même, je me demande si elles n'inventent pas les bêtises les plus invraisemblables, juste pour se rendre populaires sur les réseaux sociaux ?!?

Celui qui avalait du dentifrice

Un matin comme beaucoup d'autres, réveillé à environ 12% (soit fonctions vitales + préchauffe matinale), je me préparais tranquillement dans la salle de bains, tout en percevant les conversations venant de notre chambre (oui, car sachez-le, notre chambre et notre salle de bains ne sont séparées que par une mince cloison qui ferait le bonheur des espions de la NSA.) 

(Donc sans images, il faut juste imaginer les voix)

Aurore (innocente) : "Maman, t'as quel âge ?"

Marie (Laconiquement, ne voyant pas le piège se refermer) : "38 ans."

Aurore (insistante): "Non, mais en vrai, t'as quel âge ?"

Moi : "jfkeu)@3@jdhky585:?)&7€37jdj638!@€!!" (Suivi d'une longue série de toussotements pour évacuer le dentifrice qui n'a rien à faire dans mes poumons...)

La morale de cette histoire ? Avec des enfants, dès le matin soyez prêts à tout. 

Ultimate fight

C'était ce week-end, à l'occasion d'une de ces nombreuses activités qui nous permettent de garder un lien privilégié avec le personnel de l'hôpital pédiatrique de Clocheville. 

Nous avions déjà eu l'occasion de remarquer à quel point l'équitation ou le  trampoline ont VRAIMENT très mauvaise réputation auprès des médecins, radiologues, infirmières, qui ne manquent jamais de nous raconter leurs petites anecdotes médicales sur les chutes de cavaliers ou mauvaises réceptions de trampoline: contusions, entorses, fractures multiples, fractures ouvertes, etc... tout en observant nos mines déconfites.     

Cette fois, nous pensions avoir joué un bon tour au destin: Charlotte participait à un tournoi d'échecs avec son école (discipline où les fractures ouvertes sont statistiquement beaucoup moins fréquentes qu'en trampoline...), et nous avions tous fait le déplacement pour jouer les supporters de l'équipe de notre école.  

Mais cette fois encore, le destin a été plus malin que nous, et Aurore a réussi à se tordre une cheville. 

Oui. Vous avez bien lu: se tordre une cheville, en regardant sa sœur jouer aux échecs... 

Le programme du dimanche soir sera donc, en prime-time, deuxième partie de soirée, troisième, after et même post-after: urgences pédiatriques. 

 

À une heure bien avancée de la nuit, c'était enfin notre tour, la dame nous demande: "Et alors, c'est arrivé comment ?"

J'allais commencer ma phrase par: "Eh bien, nous étions à un tournoi d'échecs quand...", mais je me suis repris: impossible de lui dire la vérité, elle m'aurait pris pour un fou.

Je me suis alors rabattu vers une vérité un peu plus compatible avec les contusions: "Eh bien en fait, nous avons un trampoline dans le jardin..." 

L'interne: "Ah..." (Cette fois encore, je passerai pour le roi des pères indignes)

Ça devient vraiment compliqué de trouver des activités périscolaires sans aucun danger. 

"Il n'y a pas de sport plus violent que les échecs" (Garry Kasparov)

"Il n'y a rien de plus dangereux qu'un trampoline dans un jardin" (un médecin urgentiste à l'hôpital Clocheville)

Celui qui se préparait

 

Un soir tout ce qu'il y a de plus ordinaire, autour d'un repas non moins ordinaire, en famille comme à notre habitude, et sans qu'aucun signe précurseur ne laisse présager une telle chute...

La conversation avec les filles arrive sur les bébés, les parents, ceux qui vont être des bébés, et ceux qui deviennent des parents (sujet d'une actualité hautement brûlante pour certains ;) )

   

Et puis surtout, question cruciale: à quel moment est-on prêt à avoir des bébés. (D'accord, sorti du contexte, la question fait toujours un peu peur) 

Là, je tente un peu d'humour avec les filles, pour voir s'il y en a au moins une qui relève:

"En fait, je ne sais pas si je suis prêt, on devrait peut-être en discuter ?"

Et là, Charlotte qui réplique:

"Non, mais vous ça va, vous en avez déjà trois, il faut savoir arrêter, aussi..." 

(Bon, il faut dire aussi que j'avais oublié de tourner ma langue sept fois dans ma bouche, pour continuer à me taire)

 

Attendez, ce n'est pas fini: "Et puis de toutes façons, vous êtes trop vieux pour avoir des enfants..."

...

OK. J'ai bien réfléchi, et je pense sérieusement que finalement, je n'étais pas tout à fait prêt...

Moi, moche et méchant

Aujourd'hui, j'avais une excuse en béton pour écumer les magasins de jouets de la ville: il fallait que je trouve un cadeau terrifiant pour un petit garçon. Et ce qui tombe plutôt bien, c'est que mes huit ans ne sont jamais très loin. 

Après avoir laissé de côté les Playmo (trop lisses), les Lego (trop dangereux pour les pieds), après avoir même snobé les dragons, je n'ai pas pu résister aux dinosaures (qui ont bien assuré le job de super-méchants pendant pas mal d'années...)

Je rentre à la maison, pas peu fier d'avoir choisi le dinosaure le plus affreux et le plus effrayant de tout le magasin de jouets. 

Et nous sommes là, à contempler ce monstre sorti de la nuit des temps, quand Elise lance sobrement: "Ah oui, je l'ai déjà vu celui-là: dans Dino-train, il est jaune, sale, et poilu. Comme toi."

...

Jaune, sale et poilu. Je crois bien qu'il va falloir se rendre à l'évidence: la douce période de l'œdipe est bel et bien terminée...