Nous voilà donc au pied de cette rivière artificielle, prêts à se couvrir d'eau froide et de ridicule... Simplement parce qu'en plein barbecue, Marie a répondu à Polo : " Ah tu cherches quelqu'un pour descendre la rivière artificielle en raft ?!? Mais Julien peut le faire, et en plus ça amusera les filles !! " Tu m'étonnes, ça va sûrement aussi en amuser d'autres... Et moi je n'ai pas pas pu protester, j'étais 10 mètres plus loin avec les autres victimes.
Rappel: je n'ai pas collé mes fesses dans quelconque objet flottant depuis avril 1998 (Championnats de France de fond à Valenciennes, Kayak vitesse monoplace 5000 mètres, avec l’évidente conclusion qu'il fallait arrêter d'insister...)
Alors on se retrouve là, l'équipe de trentenaires et presque quadras, certains avec genouillère, d'autres avec ceinture lombaire (et oui le sport, même au niveau looser amélioré, peut ruiner rotules, disques, tendons, etc...) et d'autres encore avec une bouée de chaque côté qu'ils ne quittent plus...
??! Mais il est tout petit ce raft, on va tenir à 5 dans une saucisse gonflable ?? Et pourquoi on a l’air de clowns avec nos gros gilets rouges et casques jaunes, alors que le moniteur a l’air classe avec son équipement super-fin et discret ?
Premier passage : avant même de commencer, on se fait aborder par l’équipage de Polo qui cherche à nous renverser, bataille d’eau, on est tous trempés, plus rien à perdre, et la guerre est déclarée… Yann, notre moniteur : " Okay, on va sûrement se crasher sur les plots, mais on va bumper et revenir dans le courant". La vache, mais de quoi il parle ??? Trop tard pour chercher à comprendre, on est dans l'écume.
Par dessus le bruit des vagues, on entend scander : « Les Papas ! Les Papas ! Les Papas ! ». Tout notre fan club est là, l’équipage de Polo s’est renversé à la première vague, il faut juste rester dans le bateau jusqu’à la fin du parcours, mais comment ?
Ca y est, une manche à zéro, on ramène fièrement notre bateau, Vae Victis !
Deuxième passage, Yann le moniteur : "Bon, cette fois on va chercher la sanction, on va smacker les plots pour faire des bumps et on ira se mettre dans le contre courant". Je crois qu'il essaye de nous parler, il y a des mots qui sortent de sa bouche... Si tu le dis, Yann, tu dois savoir ce que tu fais, on te suit. D’ailleurs, notre seule autre option est de sauter directement dans l'eau, alors on va laisser faire le destin...
La rivière décide de nous donner une leçon d’eau vive : le bateau est plié en deux, et deux équipiers se font éjecter quand il reprend sa forme de saucisse (moi, je suis encore dedans, petite fierté…)
De toutes façons, l’équipage de Polo n’arrive pas à rester dans son bateau jusqu’à l’arrivée, donc deux manches à zéro, fiers et mouillés.
Troisième passage : cette fois on les a bien smackés les plots, c'est même un peu brutal comme approche, on aurait quand même pu commencer par se présenter...
La sanction nous a trouvés : tous les 5 éjectés en moins d'une seconde, et le bateau s'en va sans nous. Polo a été meilleur que nous : ils se sont renversés, mais ils ont réussi à garder leur bateau et remonter sur le toit. Pas très académique, mais spectaculaire…
Deux manches à une, vainqueur : la rivière artificielle.Petit point positif, les cailloux synthétiques en polyéthylène font quand même moins mal que les blocs de granit bretons.
Cet été : Danemark. On revient en Drakkar, je vais mettre Aurore sur le coup, et on ruine tout sur notre passage, maintenant qu'on est chauds.